Les New-Yorkais fustigent un arrêt «scandaleux» de la Cour suprême sur les armes à feu
TVA Nouvelles
Les autorités et des résidents de l'État et de la ville de New York, parmi les plus stricts des États-Unis sur les armes à feu, ont dénoncé l'arrêt «scandaleux» de la Cour suprême qui consacre le droit des Américains à sortir armé de chez eux.
La plus haute juridiction du pays a invalidé les «restrictions» au port d'armes prévues par une loi de l'État de New York, alors même que l'Amérique est confrontée à une hausse de la criminalité dans les grandes villes et à plusieurs tueries de masse, dont deux en mai à Buffalo (dix morts afro-américains) et dans une école au Texas (21 tués, dont 19 enfants).
Il est «scandaleux, absolument scandaleux qu'ils aient supprimé nos droits de jouir de restrictions sensées» sur les armes à feu, a déclaré à des journalistes la cheffe de l'exécutif de l'État de New York, Kathy Hochul.
«Je suis navrée que ce jour sombre soit advenu», a ajouté la gouverneure démocrate.
De son côté, le maire de New York Eric Adams, mégapole de neuf millions d'âmes, mosaïque culturelle aux profondes inégalités économiques, a dit redouter que l'arrêt de la Cour suprême ne vienne alimenter «une vague de violences par arme à feu».
«Nous allons coopérer pour juguler les risques créés par cette décision une fois mise en œuvre, car nous ne pouvons pas laisser New York se transformer en Far West», a déclaré l'édile démocrate, un ancien policier qui a fait de la lutte contre la violence par arme à feu la colonne vertébrale de son mandat.
«Nous pouvons avoir des limites à la liberté d'expression (...) mais il n'y en a aucune au Second amendement» de la Constitution, a encore fustigué Mme Hochul en allusion à la disposition qui protège aux États-Unis depuis plus de 200 ans le droit de posséder une arme à feu.
La gouverneure d'un État de 20 millions d'habitants s'en est prise ensuite sur Twitter aux six juges conservateurs de la Cour suprême à Washington en les accusant d'avoir agi de manière «imprudente». Elle a promis de «protéger les New-Yorkais de la violence par armes à feu».
Sa collègue à la tête de la justice de l'État de New York, la très active procureure générale Letitia James, a qualifié l'arrêt de la Cour suprême d'«incroyablement décevant» et s'est engagée à «défendre la constitutionnalité des lois de l'État».