Les moustiques au cœur d’une polémique municipale à Edmonton
Radio-Canada
Une douzaine d’opposants à l’usage de larvicides se sont fait entendre sur son usage à Edmonton lors du dernier conseil municipal. Les élus doivent statuer d'ici deux semaines de leurs intentions de réactiver le programme de contrôle des moustiques dans la Ville.
Lundi, lors d'une réunion, le comité des services communautaires et publics du conseil municipal a examiné un rapport détaillant le fonctionnement du programme de démoustication aérienne et son coût à hauteur de 507 000 $ par saison.
Parmi la douzaine d'intervenants présents à la réunion pour s'opposer à l'utilisation de pesticides pour lutter contre les insectes, un professeur de sciences biologiques de l'Université de l'Alberta, Mark Boyce, a souligné l’impact toxique des pesticides sur la faune.
Les larvicides sont mortels pour les moustiques, mais touchent également d'autres insectes aquatiques, qui constituent le régime alimentaire de nombreux oiseaux, a-t-il expliqué aux conseillers.
Le biologiste s’inquiète notamment de la diminution des populations d'hirondelles bicolores et d'hirondelles rustiques au cours de la dernière décennie.
De nombreuses personnes présentes à la réunion ont par ailleurs demandé aux conseillers d'interdire les pesticides cosmétiques.
Raquel Feroe, membre de Pesticide Free Edmonton et spécialiste en médecine interne à la retraite, a fait remarquer que de nombreuses municipalités ont interdit cette pratique.
Comme la plupart des médecins, je suis préoccupée par les pesticides dans les problèmes de santé humaine, comme le lymphome, mais en plus, la perturbation de l'écosystème est dévastatrice pour la santé de tant de façons, allant des pandémies à la perte des pollinisateurs.
Le rapport précise par ailleurs que le programme aérien cible les plans d'eau temporaires dans les champs ouverts et sur les terres agricoles entourant la ville. L’objectif s’avère de réduire ainsi le nombre de larves de moustiques aquatiques en développement.