Les mines de charbon dans les Rocheuses plus néfastes que bénéfiques, dit une étude
Radio-Canada
Poursuivre l’exploitation du charbon sur le versant est des Rocheuses n'est pas dans l'intérêt public des Albertains, conclut une analyse de l'Université de Calgary publiée mercredi matin.
Les répercussions économiques, sociales et environnementales d'un tel développement seraient négatives et les faibles bénéfices seraient limités aux intérêts privés et à quelques emplois supplémentaires, selon l’étude de l’École de politiques publiques.
La professeure agrégée d’économie Jennifer Winter explique qu'elle et ses collègues sont allés au-delà de la prise en compte habituelle des salaires versés et des taxes remises et ont intégré des facteurs non monétaires comme la qualité de l’écosystème et les effets sur les droits des Premières Nations.
Selon Mme Winter, les dernières informations sur les marchés du charbon indiquent qu'une telle mine serait marginalement rentable et que ses avantages en matière d'emploi et de fiscalité seraient faibles par rapport à la taille de l'économie albertaine.
Elle dit également qu'une mine déplacerait l'élevage et le tourisme, endommagerait l'eau et la faune, et créerait un risque que les contribuables finissent par payer pour le nettoyage et la remise en état des terres.
Le document ne fait référence à aucun projet de charbon en particulier, mais s'appuie fortement sur les informations présentées lors des audiences sur la proposition de Grassy Mountain, qui a récemment été rejetée par les organismes de réglementation provinciale et fédérale.
En conférence de presse mercredi, le premier ministre de l’Alberta s’est toutefois porté à la défense de l’exploitation du charbon. Il n’y a pas d’économie moderne sans acier et il n’y a pas d’acier sans charbon métallurgique. S’il doit y avoir une production, je préfère que ce soit avec les normes environnementales de l’Alberta, a-t-il souligné lors de sa visite à Grande Prairie, dans le nord-ouest de la province.
Il a invité les auteurs du rapport à rencontrer les membres des communautés qui ont fondé leur économie sur l’exploitation du charbon. Il faut aussi prendre en compte la dimension humaine en plus de l’impératif environnemental, a-t-il conclu.
Quelques minutes plus tard, son gouvernement a accordé une nouvelle prolongation au comité qu’il avait mis en place sur la question. Face à l’opposition croissante à la réouverture de mines de charbon, le gouvernement provincial a lancé des consultations sur la modernisation de sa politique.