Les masques sont efficaces, disent les experts, pourquoi les retirer maintenant?
Radio-Canada
Mercredi, le directeur par intérim de la santé publique du Québec, le Dr Luc Boileau, a expliqué que la situation épidémiologique « va mieux » et que les élèves pourront retirer leur masque en classe une fois assis.
Il a justifié ce risque calculé par le fait que plus de 2,5 millions de Québécois auraient été récemment infectés et que le taux de vaccination (2 doses) est de plus de 80 % pour l’ensemble de la population.
De plus, ajoute-t-il, selon une étude menée par le CHU Sainte-Justine, plus d'un enfant sur trois, dans la grande région de Montréal, aurait été en contact avec la COVID-19 au cours des dernières semaines, voire des derniers mois. Ainsi, dit-il, le risque de provoquer une nouvelle vague est minime.
Il a toutefois rappelé que le nombre d’hospitalisations cette semaine est au même niveau qu'au sommet de la deuxième vague, que la vague n’est pas terminée et qu'il ne faut pas qu’on lâche tout d’un seul coup.
Quant au retrait complet du masque pour les adultes, le Dr Boileau a indiqué qu’une décision sera prise en fonction de la capacité hospitalière.
Mais plusieurs experts sont frileux à l’idée de retirer le masque en public en ce moment, même dans les écoles.
Le Dr Donald Vinh, médecin en infectiologie et en microbiologie au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), est en fait perplexe. Notre dernier recours est le masque et nous enlevons cette mesure, déplore-t-il. Je ne comprends pas du tout le raisonnement derrière cette décision. Ce n’est pas une décision scientifique.
Oui, le nombre d’hospitalisations diminue, mais très lentement, souligne le Dr Vinh. De plus, la contagiosité élevée et le potentiel de réinfection par le variant Omicron sont deux éléments à prendre en compte.
La physicienne Nancy Delagrave, coordonnatrice scientifique du groupe COVID-STOP, ajoute que, même si 2,5 millions de Québécois ont récemment contracté la maladie, il reste encore beaucoup de personnes à risque d’être infectées. Et ces personnes courent le risque de développer des symptômes sévères ou même le syndrome post-COVID.