Les maisons d’hébergement pour femmes de l’Abitibi-Témiscamingue face à de nombreux défis
Radio-Canada
Les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale de l’Abitibi-Témiscamingue n’ont pas connu de hausse marquée des demandes d’aide durant la période des Fêtes. Les nouvelles restrictions sanitaires, dont l’imposition du couvre-feu au Québec, amènent toutefois à nouveau leur lot de défis pour ces ressources de première ligne.
La gestionnaire de la Maison Mikana d’Amos, Alisée Lemire-Lemay, confirme que Noël et le jour de l’An sont toujours plus difficiles pour les femmes hébergées, mais que le soutien de la population vient leur offrir un baume.
On a vraiment un souci de rendre ce temps-là agréable. On remarque aussi que les organismes et les individus sont vraiment sensibles au vécu des femmes et des enfants en maison d’hébergement. Ils donnent généreusement. On a reçu beaucoup de dons, de cadeaux et de la nourriture. On est très reconnaissants, précise-t-elle.
Pour celles qui désirent obtenir du soutien ou se réfugier, le retour du couvre-feu ne vient pas restreindre l’offre de services des maisons d’hébergement, tient à rappeler Cathy Allen, coordinatrice d’Alternative pour elles de Rouyn-Noranda.
C’est très anxiogène pour les femmes, on l’a constaté durant les précédentes vagues. [...] Les femmes peuvent quitter à toute heure du soir et de la nuit. On a des ententes avec les policiers. Si une femme se fait intercepter, même si c’est pour simplement rencontrer une intervenante en maison d’hébergement, les policiers vont évidemment ne pas donner de sanction, et même peut-être l’accompagner, spécifie-t-elle.
La COVID-19 n’a pas épargné les différents centres d'hébergement de la région et continue de se faufiler de temps à autre. Un protocole mis en place en collaboration avec la Direction de la santé publique assure à toutes les femmes d'avoir accès à un service d’hébergement.
Il y a des lieux alternatifs pour les femmes qui vont développer des symptômes et qui vont être à risque. Celles qui vont avoir contracté la COVID vont être déplacées dans l’un de ces lieux. Les milieux de vie demeurent très sécuritaires. On dit également aux femmes qui demandent de l’aide dans les maisons d’hébergement et qui présentent des symptômes de ne pas hésiter à en demander, on va s’organiser, explique Cathy Allen.
Les femmes de l’Abitibi-Ouest en situation de violence conjugale n’ont pour leur part aucun toit où aller rapidement et recevoir des conseils d’intervenantes spécialisées. Un projet de maison d’hébergement, mené par le Centre de femmes l’Érige, est toutefois en branle depuis quelques mois à La Sarre. Entre-temps, les maisons Alternatives pour elles de Rouyn-Noranda et Mikana d’Amos s’assurent d’assister les femmes de la MRC qui cherchent à obtenir de l’aide.
On héberge les femmes qui proviennent de l’Abitibi-Ouest et leur offrons des services externes. Il y a même du soutien au niveau du transport pour celles qui ont à faire des déplacements, indique Cathy Allen.