
Les leaders républicains ont rendu le suprémacisme blanc excusable, accuse Liz Cheney
Radio-Canada
Deux jours après la fusillade à caractère raciste perpétrée à Buffalo, dans l'État de New York, l'ancienne numéro trois des républicains à la Chambre des représentants interpelle les responsables de son parti.
Alors que des élus républicains rejettent depuis deux jours les accusations selon lesquelles la rhétorique de certains des leurs encourage le racisme, Liz Cheney a elle aussi jeté la pierre à ses anciens collègues, lundi, en publiant ses reproches sur Twitter.
« La direction du [Parti républicain] de la Chambre des représentants a rendu le nationalisme blanc, la suprématie blanche et l'antisémitisme excusables. L'histoire nous a appris que ce qui commence par des mots se termine par bien pire. »
Les dirigeants [républicains] doivent renoncer à ces opinions et les rejeter ainsi que ceux qui les défendent, a ajouté celle qui faisait partie, jusqu'à il y a un an à peine, de la haute hiérarchie républicaine au Congrès.
Une telle critique de la part d'une politicienne qui multiplie les critiques contre le leadership républicain depuis la présidentielle de 2020 n'est pas surprenante en soi. Devenue paria au sein de sa formation pour avoir maintenu que la présidentielle n'avait pas été volée à Donald Trump, Mme Cheney a même été évincée de sa position de présidente de la Conférence républicaine à la Chambre.
Une telle sortie d'une politicienne traditionaliste et conservatrice, fille de l'ancien vice-président Dick Cheney, associant le nationalisme blanc dont se réclamerait l'auteur de la fusillade de samedi à l'attitude de sa propre famille politique, n'est pas pour autant anodine.
Mme Cheney a, à son tour, été prise à partie par la représentante Marjorie Taylor Greene, qui l'a accusée de tweeter les mensonges clivants et dangereux des démocrates pour tenter de recueillir de l'argent auprès des donateurs démocrates afin de conserver son siège. Comme c'est pathétique, a-t-elle dit.
En février dernier, Marjorie Taylor Greeene et son collègue Paul Gosar ont participé, en toute impunité, à une conférence organisée par un suprémaciste blanc.
Si le leader de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, avait dit juger consternant le comportement de ces deux membres de son caucus, il n'avait cependant pas exercé de représailles à leur encontre.