Les juristes francophones du Manitoba continuent de demander plus de juges bilingues
Radio-Canada
À l’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’Association des juristes d'expression française du Manitoba (AJEFM), le professeur de droit à l’Université du Manitoba et président de l’Association, Gérald Heckman, souligne que l’enjeu de la nomination de juges bilingues reste important dans la province.
L’AJEFM a lancé une campagne au printemps pour demander au gouvernement fédéral de pourvoir les postes de juges au Manitoba par des juristes bilingues afin d'assurer un meilleur accès aux services judiciaires dans la langue de Molière.
Selon le président de l’AJEFM, il y a deux deux tendances qui se dessinent au Manitoba. La première, c’est qu’il y a une augmentation des demandes pour les services juridiques en français due en grande partie à un nombre croissant d'immigrants francophones. Parallèlement, Gérald Heckman observe aussi une plus grande offre des services juridiques en français.
Selon le directeur général de l’AJEFM,Tarik Daoudi, on a fait des efforts pour encourager que des juges francophones soient nommés pour remplacer ceux qui sont en voie de sortir.
Les besoins en juristes et juges francophones se font particulièrement ressentir en droit de la famille, explique-t-il.
À la fin du mois d’avril, le gouvernement fédéral a pourtant investi plus de 1,6 million de dollars pour améliorer l’accès à la justice en français au Manitoba, en particulier dans les procédures de divorce et en matière de droit de la famille.
Gérald Heckman rappelle qu’il est important de constater que les tribunaux manitobains doivent être institutionnellement bilingues. C’est la constitution qui l’exige. En effet, en vertu de l’article 23 de la Loi de 1870 sur le Manitoba, le français et l’anglais jouissent d’un statut officiel au sein des institutions législatives et judiciaires dans la province.
Au-delà de cet enjeux, l’AJEFM a exprimé la volonté de notamment d’informer les employés en milieu francophone de leurs droits en matière de harcèlement au travail. Deux autres objectifs de l’organisme sont la création d'ateliers pour les jeunes contre la cybercriminalité ainsi que la mise en place de conseils pour les victimes de violences familiales.
La soirée a aussi été l’occasion pour l’association de rendre hommage à la carrière de son ancien directeur, Guy Jourdain. Ce dernier a tiré sa révérence plus tôt cette année.