Les joueuses de la NWSL en ont assez de l’opacité
Radio-Canada
Les joueuses se sont réunies dans le rond central, bras dessus bras dessous, comme on le fait parfois pour rendre hommage à un défunt dans le monde du soccer. Mais elles voulaient plutôt donner vie à un mouvement, à un appel à l’action.
Le retour à la normale des activités de la NWSL, mercredi soir, n’avait rien de normal. La normale d’avant, de toute façon, ne devrait plus avoir cours. C’est ce que les joueuses crient sur toutes les tribunes depuis jeudi dernier, lorsque The Athletic a publié son enquête sur le désormais ex-entraîneur du Courage de la Caroline du Nord, Paul Riley.
Le message circulait dans les journaux, sur les plateaux de télévision, sur les réseaux sociaux. Il ne restait plus qu’à le décliner sur le terrain, où les joueuses s’expriment déjà magnifiquement bien. À la sixième minute de chaque match – pour les six années de souffrance des victimes –, elles ont créé un moment puissant, chargé de sens. Les joueuses sont au centre, au cœur de la ligue, et on n’aurait jamais dû les laisser tomber.
Compte tenu de la gravité de l’affaire et des nombreux enjeux à aborder, le communiqué dans lequel l’association des joueuses a formulé ses plus récentes demandes à la ligue est aride.
On peut cependant le résumer ainsi : des enquêtes indépendantes et approfondies, une protection accrue des joueuses, un mot à dire dans la gestion de la ligue et de la transparence, beaucoup de transparence, puisque le concept était presque étranger à la NWSL, même pour certains détails inoffensifs. Alors quand il s'agit de situations potentiellement explosives...
Dès avril dernier, la ligue aurait eu l’occasion d’inverser la tendance. Quand la joueuse des Red Stars de Chicago Sarah Gorden et son copain ont dit avoir été victimes de profilage racial au stade du Dash de Houston, la NWSL a ouvert une enquête conformément à sa politique anti-harcèlement (publiée au début de cette saison, la neuvième de la ligue…).
La NWSL a par la suite annoncé que selon les conclusions de l’enquête, aucune mesure disciplinaire n’était nécessaire. C’est le seul détail qu’elle a divulgué. Rien pour rassurer les joueuses qui souhaiteraient signaler certains comportements – et encore moins dans le cas de ces joueuses qui avaient entendu parler de l’histoire de Mana Shim, dont les dénonciations en 2015 n’ont rien donné de concret sur le plan de la protection des joueuses et de la transparence.