Les joueurs de bocce d’Ahuntsic-Cartierville devant l’hôtel de ville pour leur survie
Métro
Sous les chants italiens soutenus par des airs d’accordéon, les membres du Club de l’âge d’or Marcelin-Wilson et du Club de bocce l’Acadie s’étaient donné rendez-vous devant l’hôtel de ville ce midi afin de demander à la mairesse Valérie Plante d’intervenir pour qu’ils puissent garder les locaux qu’ils occupent depuis 20 ans.
Au total, près de 450 aînés sont menacés de voir leurs locaux fermer après juillet 2023. En août dernier, les membres des deux clubs ont été avisés par la mairesse d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, que la Ville ne reconduirait pas le bail des locaux en raison du loyer trop élevé. L’entente de location du local situé au 10526, boulevard de l’Acadie devait d’abord cesser en décembre prochain, avant que l’Arrondissement ne s’engage à repousser la cessation du bail à l’été 2023.
Les membres regrettent que la Ville leur offre de nouveaux locaux pour «jouer aux cartes», qui sont inadéquats pour jouer au bocce. Deux autres endroits existent à Montréal pour jouer au bocce, mais ils se situent à Saint-Léonard et à Rivière-des-Prairies et sont donc trop loin pour les aînés des deux clubs.
«On veut continuer de jouer au bocce. Ce sont des gens âgés de 75 ans et plus, c’est peut-être le seul sport qu’ils connaissent, explique la porte-parole du Club de l’âge d’or Marcelin-Wilson, Cecilia Fazioli. Comme on est des aînés, on veut faire de l’exercice pour notre santé.»
Les membres des clubs souhaitent ainsi que le bail du local actuel soit renouvelé ou qu’on leur garantisse un local permanent et adapté à la pratique du bocce toute l’année.
Pour le président de la fondation Québec sport bocce, Alberto Guerrera, la fermeture du local aura un impact significatif sur le rayonnement de son équipe de bocce. «On a gagné un championnat national au mois de mai, au club de bocce l’Acadie. En plus, on planifie un championnat américain avec les 16 meilleures équipes d’Amérique du Nord. Donc, avec la fermeture de ce club, ça va nous mettre dans les ennuis», dit-il.
Au-delà du bocce, les locaux accueillent d’autres activités chères à la communauté, comme de la danse ou encore du bingo, ce qu’Alberto Guerrera craint également de voir disparaître. «Jouer aux cartes, ce n’est pas la même chose que jouer au bocce et faire de l’activité, surtout rendu à un certain âge. Ils voient leurs amis et ils sortent de la solitude de la maison, surtout après la COVID, explique le président de la fondation. Le bocce, ce n’est pas juste pour les aînés; on fait aussi des affaires avec les écoles, on veut entraîner des jeunes.»