Les jeux vidéo, un « patrimoine culturel à part entière » en France
Radio-Canada
La Bibliothèque nationale de France (BnF), à Paris, possède environ 20 000 objets vidéoludiques conservés qu'elle préserve avec soin.
Pour accéder à ces trésors de la bibliothèque François-Mitterrand, il faut se rendre dans l'une des quatre tours de 22 étages chacune, avec l'escorte d'un ou d'une membre du personnel pour franchir les différents contrôles de sécurité.
Au milieu des gramophones et des juke-box, deux vitrines abritent une dizaine de consoles emblématiques de l'histoire du jeu vidéo, comme la célèbre Game Boy de Nintendo, l'Atari Lynx, la Sega Saturne et surtout la très rare Magnavox Odyssey, commercialisée en 1972 aux États-Unis.
On conserve ces consoles pour donner aux futurs chercheurs, dans des dizaines – voire des centaines – d'années, à comprendre comment on pouvait jouer à ces jeux vidéo, quel était le matériel utilisé, explique à l'Agence France-Presse Laurent Duplouy, chef du service multimédia au département de la BnF consacré à ce secteur.
Pour la BnF, le jeu vidéo est aussi précieux que les autres types de documents conservés. On y porte la même attention; c'est un patrimoine culturel à part entière, ajoute-t-il.
Missions encore assez confidentielles de la BnF, la collection et la préservation du patrimoine vidéoludique s'expliquent par la loi sur le dépôt légal des documents multimédias en France, datant de 1992.
Si le texte ne mentionne pas directement les jeux vidéo, il a fait entrer dans ce dispositif de conservation les logiciels interactifs et donc, par extension, les productions vidéoludiques.
Chaque titre ou version de jeu doit être ainsi déposé à la BnF en deux exemplaires : l'un pour la conservation et l'autre pour la consultation.
Comptant sur une équipe de 20 personnes vouées à cette mission, la BnF parvient à récolter 2000 documents de ce type chaque année.