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Les Jeux olympiques des exclus
Radio-Canada
Pendant les trois dernières semaines, le Canada a brillé aux Jeux olympiques de Pékin. 215 athlètes ont fièrement représenté le pays alors que beaucoup d'autres n'ont pas eu cette chance, parce qu'ils ont contracté la COVID au mauvais moment, se sont blessés ou parce qu'ils ont simplement raté leur qualification.
Derek Livingston fait partie des malchanceux, pourrait-on dire. Le planchiste d'Aurora en Ontario avait son billet en poche pour Pékin. Il était le seul Canadien à s'être qualifié pour l'épreuve de demi-lune, mais un peu plus d'une semaine avant les Jeux, il est mal tombé à l'entraînement et s'est fracturé le péroné.
C'était un accident bizarre, un peu étrange. J'avais tenté ce saut (sur un coussin gonflable) une tonne de fois sans jamais me faire mal. Alors que ça arrive comme ça, ç'a été dévastateur, raconte-t-il lors d'une entrevue par visioconférence avec Radio-Canada.
J'entamais la semaine avec enthousiasme en pensant à Pékin, en pensant à mes 3es Jeux, et puis, à l'instant où j'ai touché le coussin, j'ai su que c'était terminé. Ça m'a démoli, poursuit-il.
« Les Jeux olympiques sont le point culminant de tous les quatre ans. Le monde entier les regarde. »
Livingston avait déjà pris part à des Jeux olympiques, soit ceux de Sotchi en 2014 et de Pyeongchang en 2018. Son deuil olympique n'a pas été moins difficile à faire, dit-il, étant donné les sacrifices qu'il a dû faire ces quatre dernières années afin d'aller à Pékin.
Il a fallu faire des quarantaines au retour de nos voyages à l'international. Je n'ai pas pu voir ma femme, mon chien, ma famille et mes amis. Il a fallu s'isoler et ç'a été très dur, dit-il.
Les rigueurs du cycle olympique sont méconnues du grand public, croit le patineur Nam Nguyen. Ce dernier n'a pas atteint son objectif de représenter le Canada à Pékin, se classant seulement 6e parmi les hommes aux plus récents championnats nationaux. Dans son cas, la pandémie est venue contrecarrer ses plans.
Ça a été un énorme coup pour moi. J'ai eu du mal à le supporter mentalement et physiquement, avoue-t-il. J'ai essayé de continuer à avancer malgré toutes les annulations. Je patinais bien au début, mais j'ai vite commencé à ressentir l'épuisement mental. Et il m'a été très difficile de rebondir cette année.