Les Jeux de Pékin : propagande et tension géopolitique
Radio-Canada
Les Jeux olympiques d’hiver se sont ouverts à Pékin dans un climat international tendu.
Des Organisation non gouvernementaleONG ont parlé des Jeux du génocide, évoquant le sort réservé aux Ouïgours, minorité musulmane et turcophone du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, sur laquelle des rapports accablants se sont accumulés depuis quatre ans.
Elles trouvent honteux qu’on cautionne ainsi, par le sport, un régime qui emprisonne les opposants, étouffe la liberté à Hong Kong, menace Taïwan d’invasion, surveille et enrégimente sa population sous un torrent de propagande, avec des méthodes de surveillance sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Un mouvement de boycottage diplomatique a été suivi par quelques pays comme le Canada, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui n’ont pas assisté à la cérémonie d’ouverture, pour protester contre l’état des droits et libertés dans le pays organisateur.
Ces représailles paraissent légères, si on les compare à ce que furent, au siècle dernier, les véritables boycottages (avec retrait complet des athlètes), appliqués aux Jeux olympiques de Montréal 1976 (pays africains), Moscou 1980 (pays occidentaux) et Los Angeles 1984 (pays du bloc soviétique).
L’affaire permet de rappeler, toutefois, que la politisation des Jeux olympiques n’est pas chose nouvelle.
Pékin est devenue officiellement la seule ville à avoir organisé des Jeux d’hiver après avoir organisé des Jeux d’été. Mais l’arrière-plan politique et international de 2022, dans la capitale chinoise, diffère énormément de celui de 2008.
En 2008, c’étaient les Jeux d’une Chine émergente et qui, pensait-on encore, pourrait se démocratiser progressivement avec l’arrivée d’une vraie classe moyenne. Une Chine qui avait encore envie de sourire au reste du monde, de l’accueillir, de le séduire, ce qu’elle fit réellement, à l’époque.
Et ce, même si – on tend à l’oublier – 2008 en Chine, c’était aussi l’année de féroces répressions au Tibet. En plus des centaines de milliers de personnes chassées de chez elles, les années précédentes, pour accommoder le rêve olympique.