Les jeunes ne sont pas épargnés par la COVID de longue durée
Radio-Canada
Si le syndrome post-COVID-19 semble affecter surtout les personnes de 35 à 69 ans, de jeunes adultes et des enfants sont eux aussi aux prises avec des séquelles de leur infection pendant plusieurs mois. Et les symptômes sont similaires.
Ainsi, Thomas, à qui nous avons parlé, souffre de fatigue extrême, ce qui lui fait manquer des jours d’école. Claudia, elle, a dû mettre ses études sur pause à cause de la fatigue et de douleurs. Arthur, lui, trouve désormais aux aliments un goût de poubelle, alors qu’Amélie ressent un brouillard mental qui perturbe son travail.
Différence de taille, cependant, ils seraient bien moins nombreux à en souffrir que les adultes. Entre 10 % et 20 % des adultes ayant contracté la COVID-19 ont développé des séquelles à long terme. Toutefois, les études ne s'entendent pas exactement sur leur nombre.
C’est encore trop flou. Il y a plusieurs rapports, mais avec des pourcentages très variables, explique la Dre Than Diem Nguyen, pneumologue à la clinique post-COVID du CHU Ste-Justine.
La multitude de définitions qui existent pour ce syndrome chez les enfants a contribué aux très larges variations dans la proportion d’enfants infectés qui développent par la suite le syndrome post-COVID-19 (entre 1 % et 51 % selon les études), précisent les auteurs d’une récente étude publiée dans la revue Archives of Disease in Childhood (Nouvelle fenêtre).
C’est pourquoi la semaine dernière, un panel de 120 experts internationaux s’est entendu sur une définition du syndrome post-COVID-19 chez les enfants : ressentir au moins un symptôme physique persistant pour une durée minimale de 12 semaines; avoir des symptômes qui peuvent persister ou se développer après l’infection, ou encore fluctuer dans le temps et dans la sévérité; avoir des symptômes qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic et qui doivent avoir un impact sur le fonctionnement au quotidien.
Dre Nguyen reconnaît qu’il est parfois difficile de départager si certains symptômes sont causés par la COVID-19 ou par d’autres facteurs, considérant l’impact qu’a la pandémie sur tous les aspects de nos vies. Plusieurs choses sont arrivées en même temps, que ce soit l’isolement, l’école à distance, la diminution des activités physiques, illustre-t-elle.
Mais comme en témoignent ces quatre jeunes, le syndrome post-COVID-19 cause des maux physiques et mentaux très réels.
Claudia Hébert, 30 ans, a été infectée en mars 2020 lors d’un stage universitaire au Sénégal. À son retour au Québec, elle n’avait pas de symptômes. Trois semaines plus tard, elle a développé les symptômes classiques de la COVID-19 : grippe, mal de gorge, fatigue.