Les jeunes 2SLGBTQIA+ font encore face à des défis à l’école
Métro
«L’homophobie, pas dans ma cour.» Ces quelques mots étaient placardés sur les murs des écoles secondaires au milieu des années 2000, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation menée par GRIS-Montréal. Quinze ans plus tard, les interventions ont évolué, alors que la discrimination envers les jeunes 2SLGBTQIA+ est, elle aussi, différente.
Marie Houzeau est directrice générale de GRIS-Montréal. Comme l’organisme mesure depuis des années le taux de confort autodéclaré des jeunes face à des situations du quotidien où ils et elles auraient à rencontrer des personnes gaies, lesbiennes ou bisexuelles, elle constate que les ados sont plus à l’aise avec ces réalités qu’à l’époque.
«Par contre, quand on met ces chiffres-là en parallèle avec ceux qui viennent des jeunes 2SLGBTQIA+ eux-mêmes, ça nous montre qu’il y a encore beaucoup de détresse chez ces jeunes-là, souligne-t-elle. Beaucoup évaluent leur milieu scolaire comme n’étant pas sécuritaire et accueillant pour eux.»
Il y a 15 ans, on parlait très rarement ou pas du tout d’identité de genre. De nos jours, plusieurs jeunes s’identifient comme trans ou non binaires, des réalités qui sont parfois mal comprises dans le milieu scolaire.
C’est le cas pour Wivine*, sept ans, un enfant non binaire qui a choisi d’utiliser les pronoms «il» et «lui». Sa mère, Catherine, a expliqué à Métro que la famille rosemontoise cherche à déménager pour que Wivine puisse changer d’école après l’année «d’enfer» qu’ils ont traversée.
Wivine n’a pas reçu de soutien de la direction ou de son enseignante de première année. Quand les autres enfants se sont mis à le poursuivre avec l’objectif de baisser son pantalon, il a lui-même dénoncé la situation au personnel scolaire et à ses parents. Mais jamais ces derniers n’ont été contactés par l’école pour attaquer le problème.
«C’est du harcèlement sexuel, c’est de la transphobie», commente la mère, qui déplore que la directrice de l’école ait interdit à son enfant d’amener une sympathique petite carte faite maison qui explique en quelques mots la non-binarité aux enfants.