Les Innus d’Essipit prennent leur destin en main grâce à leur économie
Radio-Canada
Lorsque le visiteur passe dans la petite communauté d'Essipit, sur la Côte-Nord, au Québec, impossible de ne pas remarquer l'immense panneau qui liste plusieurs entreprises qui lui appartiennent. Croisières aux baleines, salle de quilles, chalets au bord du fleuve, pourvoiries, station service, dépanneur...
Plusieurs de ces entreprises sont tournées vers le tourisme, car très vite, la communauté a saisi la chance de son emplacement : au bord du fleuve Saint-Laurent, près de Tadoussac. Une stratégie qui mène au plein emploi l'été.
Au total, le conseil possède une vingtaine d'entreprises et détient des parts dans une dizaine d'autres. On génère environ 385 emplois grâce aux entreprises du conseil, pour une population de 225 résidents, précise Marc Genest, directeur financier et développement économique au conseil de bande.
Il affirme qu'Essipit est le 5e employeur de la région. Il estime aussi qu'en possédant plusieurs entreprises, la communauté peut offrir aux employés de bonnes conditions de travail et de bons salaires.
La communauté est très fière de pouvoir dire qu'elle arrive à travailler avec les non-Autochtones. Plus de 50 % des gens qui travaillent pour nous sont québécois et nos offres de service leur profitent aussi, détaille M. Genest.
D'ailleurs, lorsque la communauté acquiert de nouvelles entreprises, elle garde les employés québécois, ce qui a permis des transferts d'expertise.
Essipit peut profiter d'une proximité avec Les Escoumins. En plus de profiter de clients potentiels de cette ville, la communauté est si petite (0,8 km2 aujourd'hui) qu'elle a même développé des entreprises hors réserve, comme le mentionne M. Genest.
« Au début, on faisait des partenariats pour des raisons économiques, pas parce qu'on s'aimait. Aujourd'hui, nous sommes reconnus comme de bons entrepreneurs, on n'est plus juste des Autochtones. »
Depuis 2004, le conseil cherche à développer son économie dans des secteurs plus solides et moins saisonniers. Son choix s'est porté sur les ressources naturelles disponibles dans son territoire : éoliennes, hydroélectricité, ressources forestières, minières, pêche commerciale, etc.