
Les infirmières de l’Ontario toucheront une augmentation de salaire rétroactive
Radio-Canada
Les infirmières des hôpitaux de l'Ontario devraient recevoir un salaire rétroactif pendant trois ans au cours desquels elles ont été soumises à une loi sur les restrictions salariales qui a depuis été jugée inconstitutionnelle.
La loi de 2019, connue sous le nom de projet de loi 124, a plafonné les augmentations de salaire des infirmières et autres travailleurs du secteur public à 1 % par an pendant trois ans.
Cette loi a été jugée inconstitutionnelle en novembre, et bien que le gouvernement fasse appel de cette décision, l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario (AIIO) a demandé une rémunération rétroactive par l'intermédiaire d'un arbitre, car les contrats étaient susceptibles d'être rouverts si le projet de loi 124 était abrogé ou déclaré invalide.
Les arbitres ont maintenant accordé aux infirmières une augmentation de salaire supplémentaire de 0,75 % pour l'année commençant le 1er avril 2020, 1 % supplémentaire pour l'année suivante et 2 % supplémentaires pour la dernière année.
Pour cette dernière augmentation, accordée dans un arbitrage séparé des deux autres, l'arbitre a justifié sa décision en soulignant que le recrutement et la rétention sont des considérations essentielles que nous ne pouvons ignorer.
L'arbitre a par ailleurs motivé sa décision en soulignant l'inflation et les forces du marché qui ont une incidence sur les infirmières, et la nécessité de recruter et de conserver des infirmières dans les hôpitaux de l'Ontario.
L’Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario affirme toutefois que ces montants ne reflètent toujours pas la valeur des infirmières autorisées et ne suffiront pas à combler les pénuries de personnel dans la profession.
Les ajustements salariaux rétroactifs découlant de ces récentes décisions sont tout simplement trop faibles, trop tardifs pour régler les importantes pénuries de personnel de santé qui nuisent aux soins des patients, a réagi le président par intérim de l’AIIO, Bernie Robinson.
Ils échouent totalement à remédier à la dégradation incessante des conditions de travail d'une main-d'œuvre qui a été en première ligne pour les Ontariens tout au long de la pandémie, et ils ne font rien non plus pour remédier à l'inégalité entre les sexes.