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Les incontournables du festival Hot Docs 2023
Radio-Canada
Hot Docs, le festival consacré au film documentaire, fête cette année sa 30e édition. Plus de 200 films issus de 72 pays sont à l’affiche. Les productions sont rassemblées en une dizaine de sections et abordent une large variété de thèmes, de la guerre à l’écologie en passant par la science et les droits civiques. L’événement ouvre ce jeudi 27 avril avec la projection du film Twice Colonized qui suit l’activiste Inuk Aaju Peter entre le nord du Canada et le Groenland, puis il continue dans différents cinémas de Toronto jusqu’au 7 mai.
Le cinéma documentaire est majoritairement en prise avec l’actualité. Cette édition du festival ne fait pas exception.
Plusieurs films reviennent sur la guerre en Ukraine qui a débuté en février 2022 avec un cycle Made in Ukraine. Le 29 avril et le 4 mai, on pourra découvrir 20 Days in Mariupol, qui raconte comment un journaliste et ses collègues ont été piégés dans la ville aux premiers jours de l’invasion. À l’affiche également, When Spring Came To Bucha (3 et 7 mai) qui expose la résilience des habitants de Boutcha après le massacre perpétré par l’armée Russe dans la ville à l’hiver 2022. Cette série de documentaires sur l’Ukraine sera aussi l’occasion de découvrir d’autres perspectives, avec notamment We Will Not Fade Away qui suit des jeunes adultes de la région du Donbass dans leur quête d’un ailleurs sur les pentes de l’Himalaya.
La guerre en Ukraine invite aussi à mieux comprendre la société Russe. Plusieurs productions sont consacrées à Vladimir Poutine, notamment la série documentaire Poison(s) qui veut montrer comment le chef d'État a empoisonné la démocratie (30 avril). En parallèle, The Last Relic se concentre sur la ville de Iekaterinbourg, désigné par la réalisatrice Marianna Kaat comme un microcosme absurde où la société s’accroche à des rêves passéistes à travers des bals, des hommages au tsar Nicolas et où une poignée de dissidents tentent de raviver le communisme (29 avril et 2 mai). Enfin, le documentaire français Wagner, les Mercenaires de la Russie (The Rise of Wagner) sera diffusé en première mondiale. Le film se concentre sur les liens entre ce groupe et ses liens avec le Kremlin (1er mai).
Certains documentaires seront suivis de discussion avec les réalisateurs et les sujets. Le film Without Precedent : The Supreme Life of Rosalie Abella, consacré à la première femme juive à siéger à la Cour suprême du Canada fera l’objet d’une soirée spéciale (1er mai). Le documentaire Invisible Beauty, qui raconte l’histoire de l’icône noire de la mode Bethann Hardison, figure pionnière qui a ouvert la voie à d’autres mannequins comme Naomi Campbell, sera accompagné d’une conversation avec l’héroïne du documentaire et le réalisateur, Frédéric Tcheng (2 mai). Le documentaire Periodical, quant à lui, invite les spectateurs à changer leur regard sur les femmes en abordant des tabous liés aux menstruations et leur perception par la société (29 et 30 avril, 5 mai).
Parmi les combats pour les droits civiques, la situation que Hong Kong a connue ces dernières années est mise en lumière dans deux productions : Who’s Afraid of Nathan Law, dédié à la vie de ce jeune activiste qui a été de tous les combats récents et Hong Kong Mixtape sur les artistes de la cité-état qui cherchent des moyens de préserver leur culture et leur créativité malgré la chape de plomb posée par le gouvernement chinois sur cette société au statut spécial jusqu’alors. Du côté du Canada, le cinéaste Denys Desjardins éclaire les dysfonctionnement du système de santé du Québec à travers J’ai placé ma mère (I Lost My Mom) présenté les 2 et 3 mai. Toronto n’est pas épargnée avec Someone Lives Here qui suit un jeune charpentier de la Ville Reine qui construisait des refuges pour les sans-abri pendant la pandémie (29 avril et 4 mai).
L’écologie fait l’objet de plusieurs productions et d’un cycle complet appelé Roads To Regeneration, une soirée pendant laquelle seront projetés huit courts métrages produits par Hot Docs sur des thèmes comme la gestion des déchets, les gaz à effets de serre et l’énergie solaire. Parmi les films à l'affiche, on retiendra notamment Silvicola, présenté en première mondiale, qui s’intéresse aux relations entre l’homme et la forêt dans le nord-ouest du Canada (28 avril). Dans le reste de la programmation, on pourra aussi voir Against The Tide, sur deux pêcheurs de Mumbai victimes de la montée des eaux (3 et 6 mai) et Lynx Man où un activiste s’est tellement consacré à la sauvegarde du lynx qu’il se considère aujourd’hui comme l’un d’entre eux (29 avril et 5 mai).
Le festival a mis en place plusieurs initiatives afin d’ouvrir son accès à un public plus large. Les étudiants et les personnes âgées de plus de 60 ans ont accès à des billets gratuits pour les projections qui ont lieu avant 17h. Par ailleurs, une centaine de films seront diffusés en ligne à travers une plateforme dédiée et ils seront accessibles partout au pays entre le 5 et le 9 mai.
Le samedi 29 avril, le collectif A Wall is a Screen organise une projection gratuite sur différents murs de la place de l’Ontario. Le principe permet aux spectateurs de découvrir à la fois un lieu et des court-métrages au fil d’un parcours où seul le point de départ est communiqué. Le thème est tout trouvé : avant que ce lieu emblématique de Toronto soit transformé par la province, le public pourra découvrir son histoire par une sélection imaginée pour l’occasion.