Les habitants des régions annexées seront « nos citoyens pour toujours », dit Poutine
Radio-Canada
Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi l’annexion de quatre régions d’Ukraine par la Russie au cours d’une cérémonie au Kremlin, en présence des quatre dirigeants prorusses de ces territoires contrôlés par Moscou.
Ces quatre régions de l’est de l’Ukraine avaient été consultées par référendum au nom du droit à l’autodétermination des peuples. C’est la volonté de millions de personnes, a indiqué Vladimir Poutine devant des centaines de dignitaires présents au Kremlin.
Ces référendums, largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux, se sont conclus par un oui à l’annexion à quelque 99 %.
Les habitants de Lougansk et Donetsk, Kherson et Zaporijia deviennent nos citoyens pour toujours, a souligné Vladimir Poutine dans son discours. Il a ajouté que ces populations avaient voté sans équivoque pour un avenir commun.
L'Union soviétique n'existe plus, nous ne pouvons plus revenir dans le passé, mais la Russie n'en a plus besoin, n'a plus besoin de cela, a insisté Vladimir Poutine. Il a appelé à un cessez-le-feu avec l’Ukraine, et a enjoint à Kiev de revenir à la table des négociations, mais il a exclu les discussions sur le statut des quatre régions annexées.
Mais la réaction du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la proposition russe de tenir des négociations n’a pas tardé. Il a affirmé que l’Ukraine ne négociera pas avec la Russie tant que Poutine est le président de la Fédération de Russie. Nous négocierons avec le nouveau président, a martelé M. Zelensky dans une vidéo en ligne.
Vladimir Poutine a aussi affirmé que toute attaque contre les territoires annexés vendredi serait considérée comme une agression contre la Russie elle-même. Il est prêt, dit-il, à défendre le territoire russe par tous les moyens, y compris avec l’arme nucléaire.
Mais les détails exacts du projet d'annexion ne sont pas clairs. Il semble cependant que la Russie revendique environ 18 % du territoire ukrainien, soit près de 109 000 kilomètres carrés, en plus de la Crimée qui avait déjà été annexée en 2014.
Or, l'armée russe ne contrôle pas la totalité de ce territoire ukrainien. Les forces de Kiev ont encerclé le bastion russe de Lyman, dans le nord de la région de Donetsk. Et si la Russie contrôle la quasi-totalité de Lougansk, ses forces n'occupent qu'environ 60 % de la région de Donetsk, et 70 % de celle de Zaporijia.