Les Haïtiens expulsés du Texas dimanche sont en colère et angoissés
Radio-Canada
Usées par les mois de voyage à travers l'Amérique centrale, les familles haïtiennes expulsées en nombre dimanche oscillent entre la colère du traitement subi aux États-Unis et l'angoisse de vivre à nouveau dans leur pays désormais en proie à la violence des gangs.
Les États-Unis avaient suspendu les expulsions de migrants haïtiens en situation irrégulière à la suite du séisme qui avait ravagé la moitié sud d'Haïti, le 14 août, mais le regroupement en quelques jours de plus de 15 000 migrants, dont une majorité d'Haïtiens, sous un pont au Texas a changé la donne.
En moins de deux heures, trois vols partis du Texas ont atterri dimanche sur le tarmac de Port-au-Prince : jamais les autorités migratoires haïtiennes n'ont eu à gérer un tel afflux.
À leur descente de l’autobus venu les chercher au pied de la passerelle, les familles ont déversé leur colère et leur frustration sur les employés administratifs et les photojournalistes, sommés de ne pas prendre d'images.
Biden sait bien ce qu'il fait, mais il s'en fiche. Il nous traite, nous et nos enfants, pire que des bêtes!, hurle une femme, les larmes coulant sur son visage.
Autour d'elle, quelques hommes acceptent de se confier sur les conditions dans le centre géré par l'administration migratoire américaine, à proximité du pont sous lequel ils avaient passé plusieurs nuits.
On n'a pas eu de lits pour dormir : on dormait avec seulement une fine bâche plastique pour nous couvrir, alors que l'espace était trop climatisé. Et on dormait à même le sol en béton, témoigne Garry Momplaisir, qui a passé cinq jours dans le lieu.