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Les grandes chaînes d’alimentation s’en mettent-elles plein les poches?
Radio-Canada
Alors que le prix du panier d’épicerie a augmenté de 10,8 % au cours de la dernière année, les profits des grandes chaînes d’alimentation ont plus que doublé, selon une récente étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). L’épicerie a posé la question à des économistes afin de savoir si ces détaillants n’auraient pas profité de la situation.
« On s'est posé cette question : est-ce qu'il n'y aurait pas eu, d'une certaine façon, un opportunisme de la part des commerçants, qui auraient augmenté les prix un petit peu plus que nécessaire afin d'accroître leur marge de profit? » explique Pierre-Antoine Harvey, économiste et chercheur associé à l’IRIS.
C'est là une conclusion que semble partager une grande majorité de la population canadienne : un récent sondage de la firme Angus Reid* montre en effet que près de 80 % de la population du pays pense que les supermarchés ont profité de l’inflation pour augmenter leurs profits.
Les chiffres généraux démontrent qu'il y a peut-être une part de responsabilité de la part des entreprises, et si ce n'est pas le cas, il faudrait qu'elles en fassent la démonstration, pense le chercheur Pierre-Antoine Harvey.
Cette démonstration, les grandes chaînes de marchés d’alimentation n’ont pas souhaité la faire pour L’épicerie. En effet, elles ont toutes refusé nos demandes d’entrevue et nous ont plutôt suggéré de nous adresser au Conseil canadien du commerce de détail.
Selon Michel Rochette, président du bureau du Québec du Conseil canadien du commerce de détail, les grandes chaînes ont effectivement augmenté leurs ventes, mais elles ont aussi eu beaucoup de dépenses dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre.
Les profits sont restés à peu près inchangés depuis au moins trois ou quatre ans. Les marges de profit dans les supermarchés oscillent entre 1 et 4 % depuis plusieurs années, explique-t-il.
Ce n’est pas surprenant que les gens aient montré du doigt les épiciers, estime Michel Rochette. Mais on sait que les marges de profit n'ont pas augmenté depuis des années. C'est normal que les gens aient un regard plus sévère envers les épiciers, mais c'est parce que c'est un [service] qu'ils utilisent plus que les autres.
Si les marges de profit des magasins d’alimentation sont faibles, leurs profits nets restent élevés : selon l’IRIS, ces commerces ont plus que doublé leur marge de bénéfice et ont encaissé plus de 3,6 milliards de dollars de bénéfices supplémentaires au pays depuis 2020.