Les glaciers recèlent moins d’eau qu’estimé, révèle une étude
Radio-Canada
Les glaciers de montagne, qui fondent sous l'effet du réchauffement, contiennent moins de glace que ce que pensaient les scientifiques, selon une étude publiée lundi, qui insiste sur les risques d'accès à l'eau dans certaines régions, comme les Andes.
La découverte qu'il y a moins de glace est importante et aura des conséquences pour des millions de personnes à travers le monde qui dépendent des glaciers pendant l'été pour leur approvisionnement en eau, explique dans un communiqué un des auteurs, Mathieu Morlighem, du Darmouth College aux États-Unis.
Loin d'être immobiles, les glaciers sont des masses de glace qui s'écoulent sous l'effet de leur poids. Connaître cette vitesse d'écoulement permet donc de déterminer la masse du glacier. Mais, jusqu'à présent, on ne connaissait pas bien cette vitesse, explique à l'AFP l'auteur principal de l'étude, Romain Millan, de l'Institut des géosciences de l'environnement à Grenoble (France).
Alors, les chercheurs ont passé au crible des centaines de milliers d'images satellite de glaciers, comparant l'avancée dans le temps des crevasses et des rochers pour mesurer cette vitesse d'écoulement et aboutir à un atlas estimant l'épaisseur de 98 % des plus de 200 000 glaciers de montagnes de la planète (ce qui exclut les gigantesques glaciers en bordure des calottes glaciaires).
Au niveau mondial, les résultats publiés dans la revue Nature Geoscience (Nouvelle fenêtre) montrent que ces glaciers sont moins épais qu'on le pensait.
Si l'ensemble des glaciers de montagne venaient à fondre, leur contribution à l'élévation du niveau de la mer serait 20 % plus faible qu'estimé auparavant, précise Romain Millan. Soit une contribution potentielle d'environ 26 cm.
Une bonne nouvelle? Pas vraiment. La fonte des glaciers de montagne est marginale en matière de hausse de niveau de la mer, face au potentiel des calottes du Groenland et de l'Antarctique.
Même si les glaciers contiennent assez de glace pour faire augmenter le niveau de la mer de quelque 25 cm, il y a assez de glace dans les calottes glaciaires pour augmenter ce niveau de plus de 60 mètres, note ainsi Martin Siegert, codirecteur du Grantham Institute pour le changement climatique et l'environnement, qui n'est pas impliqué dans l'étude.
En revanche, l'impact est potentiellement dévastateur pour les populations qui dépendent des glaciers pour boire, pour l'agriculture ou pour l'énergie hydraulique.