Les gestionnaires de cas sont submergés par leur travail aux Anciens Combattants
Radio-Canada
Un témoignage à la commission d'enquête néo-écossaise sur le suicide d'un ancien membre de l'armée qui a aussi tué sa femme, sa fille et sa mère a mis en lumière la lourde charge de travail des gestionnaires de cas du ministère des Anciens Combattants.
En juin, Marie-Paule Doucette a souligné un des principaux problèmes des gestionnaires : le nombre de cas dont chacun doit s'occuper.
Je ne veux pas ignorer Lionel Desmond ou ses problèmes, mais il était une des 35 à 40 personnes nécessitant des services coordonnés, a-t-elle rappelé. Aurais-je pu être plus proactive? Bien sûr, si je n'avais eu que 10 personnes desquelles m'occuper.
Les gestionnaires de cas aident les anciens de l'armée souffrant de handicap à élaborer des plans pour réintégrer avec succès la vie civile. Ils doivent coordonner les ressources financières et médicales dont ces vétérans auront besoin pendant la transition.
En 2018, un comité parlementaire avait appris que, sans un gestionnaire de cas, un ancien de l'armée pourrait avoir de la difficulté à comprendre les ressources qui sont disponibles.
Ce sont nos guides, explique Jarrett Cranston, un de ces 15 000 anciens militaires qui ont la chance de compter sur un gestionnaire de cas. Cet ex-pilote a dû quitter les Forces armées canadiennes l'an dernier à cause du trouble de stress post-traumatique. Ils sont nos points de contact.
À leur arrivée au pouvoir en 2015, les libéraux avaient promis que chaque gestionnaire n'aurait pas à s'occuper de plus de 25 dossiers. Avant eux, les coupes du gouvernement conservateur de Stephen Harper avaient porté le ratio à 40 pour 1.
Le gouvernement Trudeau a eu beau doubler le nombre de gestionnaires de cas, le ministère des Anciens Combattants reconnaît que chacun d'entre eux doit traiter en moyenne 33 dossiers. Selon la présidente du Syndicat des employés des Anciens Combattants, Virginia Vaillancourt, plusieurs doivent s'occuper d'un nombre plus élevé d'anciens militaires.
Selon une étude du syndicat réalisée l'été dernier, la majorité des gestionnaires avaient la responsabilité de plus de 35 anciens combattants. Certains en avaient plus de 50.