Les gestionnaires de cas des anciens combattants sont sur le point de craquer
Radio-Canada
La cheffe du syndicat représentant les gestionnaires de cas pour Anciens Combattants Canada prévient ses membres qu'ils sont près de leur « point de rupture » en raison de la quantité excessive de travail et du manque de soutien de la part de leurs supérieurs.
Virginia Vaillancourt du Syndicat des employé(e)s des Anciens Combattants est également sceptique quant aux promesses du gouvernement de s'attaquer au problème après ce qu'elle décrit comme six années de solutions de fortune sous les libéraux.
Le gouvernement doit joindre le geste à la parole et régler la situation, a affirmé Mme Vaillancourt en entrevue. Cela fait six ans qu'ils en parlent, et ils n'ont rien fait, à mon avis, à part mettre des pansements temporaires.
Les commentaires de Mme Vaillancourt surviennent quelques jours après qu'une ancienne gestionnaire de cas pour Anciens Combattants Canada ait déclaré à La Presse canadienne que les anciens combattants invalides sont mis à risques parce que les gestionnaires de cas débordés essaient de jongler avec des dizaines de dossiers avant de s'épuiser et de quitter.
La décision de Lucy Hirayama de prendre la parole fait suite à une série d'articles portant sur certains des défis les plus pressants auxquels sont confrontés les anciens combattants aujourd'hui, notamment le grand nombre d'anciens membres des Forces armées ayant des besoins complexes qui sont confiés à des gestionnaires de cas individuels.
Les gestionnaires de cas aident les anciens combattants ayant des besoins complexes à élaborer des plans pour réussir leur retour à la vie civile après avoir quitté l'armée pour des raisons médicales. Ils sont chargés de coordonner les différentes ressources médicales et financières nécessaires à cette transition.
Lors des élections fédérales de 2015, reconnaissant leur importance, le gouvernement libéral a promis de réduire le nombre d'anciens combattants affectés à des gestionnaires de cas individuels à une moyenne de 25 pour 1, après que ce nombre ait atteint 40 pour 1 sous les conservateurs.
Pourtant, anciens Combattants Canada affirme que le gestionnaire de cas moyen au Canada a 33 anciens combattants qui lui sont assignés, tandis que le syndicat qui représente les gestionnaires de cas affirme qu'une enquête menée auprès de ses membres au cours de l'été a révélé que la majorité d'entre eux étaient responsables de plus de 35 dossiers et même parfois plus de 50 pour certains.
Mme Vaillancourt attribue l'écart à la façon dont le ministère fait suivre la charge de travail des gestionnaires de cas qui partent en congé prolongé ou en congé de maladie, en disant que d'autres gestionnaires de cas finissent par prendre la relève, même si les dossiers restent techniquement entre les mains du membre du personnel absent.