
Les garderies en milieu de travail sous-estimées par Québec selon certains entrepreneurs
Radio-Canada
La Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs souhaitent que le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, intègre la question des services de garderie éducatifs en milieu de travail dans ses réflexions. D'après la coalition, le gouvernement sous-estime les avantages de cette alternative.
Ce serait pourtant la solution miracle pour Caroline Bérubé, éducatrice spécialisée et mère de deux enfants. Si on arrivait au travail et qu'on pouvait aller déposer nos enfants dans le même milieu, je pense que ce serait très facilitant pour beaucoup de travailleurs. De jongler avec ça le matin, c'est souvent complexe, témoigne la mère de famille.
Selon la Fédération des chambres du commerce du QuébecFCCQ, de nombreuses entreprises québécoises aimeraient pouvoir offrir un service de garderie en milieu de travail. Or, cette piste de solution n'a pas été considérée dans le projet de loi qui vise à modifier la loi sur les services de garde éducatifs.
Pour Élizabeth Mercier, présidente de la Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs et représentante de la Fédération des chambres du commerce du QuébecFCCQ, cet oubli est fâcheux. Il y a beaucoup d'entrepreneurs qui souhaitent mettre en place un service de garde en milieu de travail, mais plusieurs entreprises sont trop petites pour le faire présentement, explique-t-elle.
C'est pourquoi la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs réclame, de la part du gouvernement, la simplification des démarches pour les regroupements d'entreprises.
L'institution travaille également à réduire les délais administratifs, actuellement de 36 mois, mais que le gouvernement veut réduire à 24 mois. Deux ans, c'est long pour un entrepreneur qui a besoin de main-d'œuvre ou pour qui les employés n'ont pas de place en garderie, déplore Élizabeth Mercier. La Fédération des chambres du commerce du QuébecFCCQ souhaite réduire le délai administratif à 18 mois.
En Gaspésie, la présidente de la Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs en est témoin, le manque de place en garderie nuit à la rétention de la population. De quoi inquiéter sérieusement les entrepreneurs, d'après Élizabeth Mercier.
On a des gens qui ne peuvent pas retourner au travail parce qu'ils n'ont pas de places où faire garder leur enfant. On a des gens qui arrivent en région, et qui ne pourront jamais occuper leur emploi et vont décider de quitter la région parce qu'ils n'ont pas de places où faire garder leur enfant, explique-t-elle.
Depuis le printemps, Caroline Bérubé et sa famille ont subi les conséquences du manque de place dans les garderies pendant plusieurs mois.