Les gains reviennent lentement pour les épargnants
Radio-Canada
Si les hausses successives du taux directeur de la Banque du Canada font mal aux ménages endettés, elles bénéficient aux épargnants. Après des années de taux d’intérêt abyssaux, les banques relèvent les taux d’intérêt de certains produits d’épargne, qui demeurent toutefois bien loin du taux de l'inflation.
C’est la première fois qu’on voit des augmentations importantes des taux d’intérêt et rapidement, souligne Bruno Mercier, conseiller en placement à Financière Banque Nationale.
Dans son institution financière, les taux d’intérêt des comptes d’épargne à haut rendement sont passés de 0,25 % de taux d’intérêt au début de l’année à 2,4 %. Les taux des certificats de placement garanti (CPG) qui immobilisent l’argent pour une période déterminée ont également doublé en six mois.
Cela fait 10 ans que je n’ai pas vu 4,6 % pour un CPG, note Bruno Mercier.
Les CPG ont été délaissés pendant des années, mais ils renouent avec une nouvelle popularité. Lors de ses résultats du troisième trimestre à la fin du mois d’août, la Banque Royale du Canada a noté un afflux de clients qui cherchent des produits de dépôt à fort rendement.
Les obligations d'épargne du Canada offrent également des taux d'intérêt en forte hausse par rapport à la dernière décennie.
Comme les taux sont liés aux augmentations décidées par la Banque du Canada et que celle-ci a indiqué son intention de poursuivre les hausses du taux directeur, les épargnants peuvent s’attendre à des taux d’intérêt plus élevés à l’avenir, estime Sébastien Mc Mahon, stratège en chef à iA groupe financier.
Fabien Major, planificateur financier à Gestion de capital Assante, remet toutefois les espoirs de gros profits en perspective. Il souligne que les taux, même relevés, demeurent inférieurs à l'inflation et que les intérêts peuvent être soumis à l'impôt.
Notre pouvoir d’achat s’est érodé d’environ 7 % durant la dernière année. Si j’ai un certificat de dépôt de garantie qui me rapporte 4 % et qu’il est imposable à 50 %, il ne me reste déjà plus que 2 % d’intérêt. J’applique ensuite l’inflation et je suis en déficit de 5 %, explique-t-il.