Les forces ukrainiennes chassées du centre-ville de Sievierodonetsk
Radio-Canada
Confrontés à la supériorité de l’artillerie russe, les derniers défenseurs de Sievierodonetsk ont été contraints de se retirer du centre de la ville, qui était le théâtre de violents combats depuis plusieurs jours, ont confirmé lundi les autorités ukrainiennes.
Avec le soutien de l'artillerie, l'ennemi a mené un assaut à Sievierodonetsk, a enregistré un succès partiel et a repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent, a indiqué l’état-major de l’armée dans son bilan matinal. Le gouverneur de la région de Louhansk, Sergueï Gaïdaï, a aussi confirmé l'information.
M. Gaïdaï a aussi admis quelques heures plus tard sur le réseau social Telegram que le dernier des trois ponts reliant Sievierodonetsk à Lyssytchansk, à l'ouest, a été détruit au cours des dernières heures, comme l'avaient précédemment annoncé les séparatistes prorusses qui appuient l’offensive russe dans la région de Louhansk.
Désormais, ils ont deux possibilités : soit ils suivent l’exemple de leurs compagnons d’armes [à Marioupol] et se rendent, soit ils meurent, avait affirmé le porte-parole des séparatistes prorusses, Édouard Bassourine, dans une entrevue accordée à l’agence russe RIA Novosti.
Longtemps crainte, la destruction du dernier pont entre les villes jumelles est susceptible de piéger les derniers combattants ukrainiens à Sievierodonetsk. Le gouverneur Gaïdaï a cependant soutenu qu'il reste un accès à la ville, sans donner plus de détails. Cette information n'a pas été confirmée par une source indépendante.
Dans un message précédent, M. Gaïdaï avait affirmé que les combats de rue se poursuivent à Sievierodonetsk. Il estimait alors que les forces russes contrôlent 70 % de la ville, largement désertée après avoir abondamment pilonnée.
« Les batailles sont si féroces que les combats – pas seulement pour une rue, mais pour un immeuble en hauteur – peuvent durer des jours. »
Le gouverneur affirmait en outre que des bombardements russes ont visé l'usine chimique Azot, où ont trouvé refuge selon lui près de 500 civils, dont 40 enfants, et touché des stations d'épuration de la ville. On essaie de négocier un couloir humanitaire pour les civils, pour l'instant sans succès, a-t-il déclaré.
Sievierodonetsk et Lyssytchansk, situés de part et d'autre de la rivière Donets, sont les derniers bastions ukrainiens dans la région de Louhansk. Si l'armée russe parvient à les conquérir, elle pourrait ensuite se lancer à l'assaut des territoires de la région de Donetsk qui lui échappent, dont les villes de Kramatorsk et Sloviansk.