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Les Forces armées canadiennes de plus en plus présentes auprès des civils au pays
Radio-Canada
Les Forces armées canadiennes (FAC) interviennent de plus en plus souvent auprès de leurs concitoyens lors d'opérations au Canada, ce qui les expose à de nouveaux défis logistiques.
La présence de militaires lors de situations de crise en sol canadien n’est pas nouvelle, mais il s’agit d’une tendance qui gagne en importance, selon Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite des Forces armées canadiennesFAC et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, qui a été invité à l’émission Les faits d’abord.
L'armée canadienne a par exemple été déployée dans les centres de vaccination québécois cette semaine, lors des inondations en Colombie-Britannique en novembre et dans les Centre d'hébergement et de soins de longue duréeCHSLD en crise au début de la pandémie. Son aide a également été sollicitée par la Première Nation de Bearskin Lake en Ontario cette semaine.
En fait, depuis les cinq dernières années, les statistiques indiquent qu’il y a eu 10 fois plus de déploiements de militaires à l'échelle nationale, fait remarquer Rémi Landry.
Cette augmentation perceptible et majeure accapare les ressources des Forces armées canadiennesFAC, qui doivent déjà composer avec un manque de 7500 militaires entraînés, souligne M. Landry. Il estime qu’il faudra de quatre à cinq ans avant le retour d'effectifs normaux au sein des Forces armées canadiennesFAC.
Les opérations nationales font partie du mandat des Forces armées canadiennesFAC en plus des opérations de stabilité internationale et de défense du continent dans le cadre du partenariat avec les États-Unis au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD).
Cependant, plus les Forces armées canadiennesFAC sont sollicitées par les provinces canadiennes à l'occasion de crises, moins elles peuvent se concentrer sur les autres volets de leur mandat, indique de son côté Christian Leuprecht, professeur de science politique au Collège militaire royal du Canada à Kingston.
« Les missions [intérieures] exigent plus d’expertise et souvent plus de temps, donc plus de ressources sont [affectées] à ces mandats. »
Il s’agit d’une allocation sous-optimale des ressources, pense-t-il. Une meilleure prévention de la part des provinces, notamment, pourrait prévenir le déploiement des Forces armées canadiennesFAC, qui doit rester une solution de dernier recours, selon lui.