Les feux de forêt ont fait de Lebel-sur-Quévillon et Mistissini des villes fantômes
Radio-Canada
Les rues de Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, sont particulièrement calmes, vendredi matin. Et pour cause : la veille, devant la progression des flammes des feux de forêt qui font toujours rage à proximité de la ville, et avec l'empiétement du brasier sur l'une des deux seules voies d'accès à la municipalité, le maire Guy Lafrenière n'a eu d'autre choix que d'ordonner l'évacuation de ses concitoyens, pour la deuxième fois en deux semaines.
Les citoyens de Lebel-sur-Quévillon qui étaient rentrés chez eux dimanche dernier ont dû reprendre la route et se réfugier à Val-d'Or, à environ 160 km au sud-ouest. L'avis d'évacuation est tombé à 15 h, avec seulement un peu plus de trois heures pour s'y conformer.
Ça s'est bien déroulé; les gens s'y attendaient, on leur avait dit [qu'une autre évacuation pouvait être possible] à leur retour, dimanche [dernier], a mentionné M. Lafrenière, en entrevue sur les ondes d'ICI RDI.
Les deux tiers des gens étaient déjà partis avant mon annonce, a poursuivi le maire, qui n'a toutefois pas été en mesure de préciser si l'ensemble des citoyens restants avaient suivi les consignes d'évacuation. M. Lafrenière dit cependant ne pas avoir été informé de la présence de gens qui sont restés sur place.
C'est sûr que les gens ne sont pas contents, c'est bien évident. Moi non plus, je ne suis pas content. Mais on n'a pas le choix : la sécurité des gens, c'est notre priorité.
La ville comme telle n'est cependant pas menacée par les flammes, a assuré le maire.
Toujours au dire de M. Lafrenière, l'effet de l'arrêt de l'activité économique dans la ville commence à se faire sentir : Le plus gros problème, c'est que cela fait trois semaines que les gens n'ont pas travaillé. Beaucoup de gens, je leur ai parlé [jeudi], étaient en pleurs, parce qu'ils partent à l'extérieur, avec zéro dollar dans leurs poches.
Les gens n'ont rien; mais cela a commencé [jeudi], notre député provincial nous a donné un coup de main pour que les gens aient de l'argent pour passer la fin de semaine. [...] Ça ne va pas bien chez nous : tous les commerces sont fermés depuis trois semaines. On avait rouvert des commerces cette semaine, mais ils vont de nouveau devoir jeter leurs stocks. Ça ne sera pas facile, a poursuivi le maire.
Les loyers sont quand même prélevés, tout comme les hypothèques. Les paiements se poursuivent, alors que personne, dans la ville, n'a travaillé depuis trois semaines, a réitéré le premier magistrat.