Les feux de forêt auraient contribué aux inondations en Colombie-Britannique
Radio-Canada
Les feux de forêt destructeurs de l’été dernier ont-ils préparé le terrain aux inondations catastrophiques vécues par la Colombie-Britannique? S’il est difficile de le confirmer, des liens entre ces événements extrêmes peuvent être tirés pour mieux comprendre ces phénomènes et davantage s’y préparer.
Depuis la mi-novembre, la Colombie-Britannique a été frappée par quatre rivières atmosphériques consécutives. La pluie apportée par ces phénomènes atmosphériques a gonflé les cours d'eau qui sont sortis de leur lit, causant des milliers d’évacuations dans le sud-ouest de la province, des dommages importants aux routes et des glissements de terrain mortels dans certains cas.
Après un feu de forêt, on n’a pas besoin d’une grosse tempête pour créer un déluge biblique, même une petite tempête peut le faire, affirme sans surprise Younes Alila, professeur agrégé de l’Université de la Colombie-Britannique, spécialisé en hydrologie des forêts.
Depuis 15 ans, ce dernier étudie la sensibilité des régimes fluviaux face aux perturbations de l’environnement, comme les changements climatiques, les modifications d’utilisation des sols, la coupe d’arbres et les feux.
Pour lui, il se pourrait bien que les feux soient la cause principale des inondations de novembre dans certaines régions de la province.
C’est le cas de la ville de Merritt, dans l’Intérieur de la Colombie-Britannique. La municipalité de quelque 7000 habitants a fait les frais des crues et a été complètement évacuée lorsque la première tempête a frappé la province à la mi-novembre.
Ces crues sont survenues à la confluence des rivières Nicola et Coldwater, explique l’expert. Le secteur où la rivière Coldwater prend sa source a été touché par un large incendie l’été dernier : le feu de July Mountain y a ravagé 20 000 hectares de forêt, rappelle-t-il.
Le scénario est le même à Princeton dans le sud de la vallée de l’Okanagan : la ville est traversée par les rivières Tulameen et Similkameen. L'été dernier, le bassin versant de la rivière Similkameen a été touché par le feu de Garrison Lake, qui s’est étendu sur 15 000 hectares.
Mais la superficie de ces feux de forêt est-elle suffisante pour expliquer l’ampleur des inondations? Tim McDaniels, professeur émérite de l’Université de la Colombie-Britannique, qui a travaillé sur les désastres environnementaux et sur la gestion de risques liés à l’exploitation de ressources naturelles, en doute.