
Les faibles précipitations forcent Hydro à garder l'œil sur ses réservoirs
Le Journal de Montréal
Le niveau actuel des réservoirs d’eau, qu’on soupçonne particulièrement bas en raison d’un été historiquement sec dans le Nord-du-Québec, pourrait mener Hydro-Québec à prendre des mesures particulières pour s’assurer d’une production d’électricité suffisante pour l’hiver.
La semaine dernière, la société d’État a révélé avoir volontairement réduit ses activités d’exportation d’électricité en avril, mai et juin dernier en raison principalement de prix de l’énergie devenus trop bas sur les marchés internationaux.
En entrevue, le professeur agrégé en génie électrique à l’Université McGill, François Bouffard, a indiqué au Journal que des niveaux d’eau trop faibles dans les réservoirs d’Hydro-Québec pourraient aussi expliquer sa décision de réduire ses exportations au dernier trimestre.
«Si comme les incendies de l’été nous le laissent croire, il n’est pas impossible que les niveaux des bassins soient particulièrement bas et qu’Hydro fasse déjà le choix préventif de se constituer des réserves d’eau minimales pour produire l’électricité dont le Québec aura besoin cet hiver.»
L’œil sur ses réservoirs
Questionnée à ce propos, Hydro-Québec ne nie pas avoir ses réservoirs à l’œil. Si la baisse des prix de l’énergie constitue le principal justificatif à cette décision de mettre la pédale douce sur ses exportations, Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec, reconnaît que le niveau de ses réservoirs a également été pris en compte.
Comme on le sait, les derniers mois ont été caractérisés par de fortes précipitations dans le sud du Québec. Mais aussi, par un temps particulièrement sec sur les territoires de la Baie-James. Pas moins de 15 millions d’hectares — soit un peu plus du tiers de la superficie de la France — ont déjà brûlé.
Cela dit, Hydro-Québec se montre rassurante. Maxence Hard Lefebvre, insiste : «Il n’y a pas d’inquiétude à y avoir.» En plus d’avoir déjà réduit ses exportations, le vice-président finance d’Hydro se félicitait de disposer de «réservoirs pluriannuels» qui lui offrent à la fois une «grande flexibilité» quant à la décision de se départir ou non de ses ressources et une sécurité d’approvisionnement à long terme.
Des niveaux tenus