Les excuses du pape vues par des Autochtones de l’Est-du-Québec
Radio-Canada
Les excuses du pape François présentées vendredi ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd, selon des communautés autochtones de l’Est-du-Québec.
La sénatrice innue originaire de Ushat mak Mani-utenam, Michèle Audette, se dit à la fois sceptique et contente des excuses papales officielles pour les mauvais traitements subis dans les pensionnats autochtones.
Elle estime que ces excuses doivent permettre de mieux faire la lumière sur tout un pan de notre histoire.
Mme Audette souhaite désormais que la vérité soit connue notamment en ce qui a trait à ce qui s'est passé sur la Côte-Nord.
Sur la Côte-Nord, rappelez-vous tous nos petits bébés hospitalisés qui ne sont jamais revenus. C'était quand même à une époque où la communauté religieuse gérait les hôpitaux. [...] Pour nous, ce sont des chapitres qu'il faut aussi insérer dans notre belle Côte-Nord, explique-t-elle.
La mère de Michèle Audette, Evelyne St-Onge, est ancienne pensionnaire à l’établissement de Mani-utenam. Pour cette militante des droits autochtones, la reconnaissance des torts que l’Église a causés à plusieurs générations d’Autochtones au pays constitue un autre pas important vers la guérison.
« Le fait de reconnaître les torts, ça nous fait reconnaître notre identité. »
Même s'il voit d'un bon œil le geste posé par le pape, le chef de la communauté innue d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, estime que les excuses du clergé interviennent trop tard pour des aînés qui ne sont plus de ce monde.
Ce qui me préoccupe aussi, c'est la suite des choses, partage sans détour l'ancien survivant innu qui prône désormais des actions concrètes.