Les excuses du pape saluées : « une étape nécessaire » d’un long chemin à faire
Radio-Canada
Longtemps attendues, « sur des générations » même, les excuses du pape prononcées vendredi ont été immédiatement saluées au Canada par des représentants politiques autochtones et allochtones. Des excuses outre-Atlantique en forme de préambule, en somme, avant la visite officielle du pape sur le territoire canadien cet été.
C'est une étape importante, a reconnu d'emblée le premier ministre Justin Trudeau, en assurant que le gouvernement va continuer de soutenir les communautés autochtones à travers le pays avec les ressources nécessaires pour poursuivre les recherches des tombes anonymes, dévoiler la vérité, et continuer à guérir.
Dans une déclaration écrite, le premier ministre a rappelé l'incroyable démonstration de courage des membres de la délégation qui se sont rendus au Vatican cette semaine pour continuer à demander des excuses de la part de l’Église catholique pour les atrocités commises dans les pensionnats pour Autochtones.
« Ces excuses n’auraient pas eu lieu si les Survivants n’avaient pas raconté leur vérité directement à l'une des institutions responsables, et s’ils n’avaient pas relaté et vécu à nouveau leurs souvenirs douloureux. »
Mais seule une visite sur place pour des excuses in situ permettraient de répondre spécifiquement à l’appel à l’action no58 de la Commission de vérité et réconciliation, a indiqué le premier ministre.
L'ancien président de cette commission d'enquête qui a longuement documenté l'affaire des pensionnats a lui aussi reconnu que les excuses papales représentaient un moment important pour les peuples autochtones, pour le Canada et pour les catholiques du monde entier.
« Il est grand temps que l'Église commence à assumer la responsabilité de son rôle dans le système des pensionnats. Il s'agit d'un chapitre sombre de l'histoire colonialiste du Canada, dont l'Église a été l'un des principaux co-auteurs. »
Aujourd'hui, le pape a mis l'Église sur une meilleure voie, estime M. Sinclair. Ces excuses s'alignent sur les valeurs catholiques, dit-il, elles permettront aux croyants autochtones de revenir à la force de leur foi avec l'espoir qu'un chemin vers la réconciliation est possible.
Si la tonalité dominante des réactions est plutôt positive, certains représentants autochtones émettent néanmoins quelques réserves.