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Les enseignants québécois moins attirés par l’Ontario
Radio-Canada
Le nombre d'enseignants qui quittent le Québec pour aller travailler en Ontario a diminué depuis cinq ans. L’Ordre des enseignants de l’Ontario fait état d'une diminution de plus de 30 % depuis cinq ans. La pénurie de main-d’œuvre dans les écoles québécoises pourrait expliquer ce recul.
Marie-Pierre Rouleau travaille en Ontario comme enseignante depuis plus de 20 ans. Après des études en enseignement à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), elle a décidé de quitter la province pour aller travailler dans une école de Thunder Bay.
En 2000, quand tu sortais de l’université, il n’y avait pas vraiment beaucoup d’emplois dans ma région. Mon goût de l’aventure et le fait qu’on allait sur des listes de suppléance à Rimouski, c’est ça qui m’a poussée à quitter le Québec […] les salaires plus élevés étaient aussi très attrayants.
Aujourd’hui encore, elle ne regrette pas son choix.
« Je ne retournerais jamais enseigner au Québec, surtout avec ce que j'entends aux nouvelles et de mes amis qui sont au Québec. »
Pendant des années, des enseignantes et des enseignants, comme Marie-Pierre, ont quitté le réseau scolaire québécois pour aller dans la province voisine. Certaines années, ils étaient plus de 200 à s’expatrier.
Beaucoup d’enseignants du Québec, lorsqu’ils ne réussissaient pas à avoir du travail au Québec, eh bien, ils allaient du côté ontarien, explique la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini.
Mais de moins en moins d’enseignants québécois optent pour la province voisine. Selon les plus récentes données de l’Ordre des enseignants de l’Ontario, 106 enseignants formés au Québec ont commencé à travailler dans les écoles ontariennes en 2022, comparativement à 158 en 2017, soit une baisse de 33 %.
Des experts du milieu de l’éducation estiment que l’importante pénurie de personnel dans le réseau scolaire québécois peut expliquer cette tendance à la baisse.