Les dualités assumées d’Ezoman
Radio-Canada
Quelques mois après le lancement virtuel de son troisième album, Duality, le 23 juillet 2022 (jour de son anniversaire) Trésor Namwira Chimusa, aka Ezoman, a organisé un second lancement samedi, de type présentiel, au Infinity Ultra Lounge and Bar, sur la rue Garry, à Winnipeg.
C'était une fête pour mon troisième album, Duality. Le spectacle a duré quatre heures, raconte Ezoman. À deux heures du matin, il y a eu le changement d’heure, on est revenu à une heure du matin, donc on a performé une heure de plus.
Après la sortie de ses deux premiers albums en français (Nouveau Monde, Nouvelles Perspectives en 2013 et Messages codés en 2016), l’artiste originaire de la République démocratique du Congo s’est marié et a fondé une famille, en quête d’équilibre.
« Je ne me considère pas comme un rappeur francophone ou anglophone. Je suis un compositeur qui aime explorer la musique. »
En 2022, affirmant avoir trouvé cet équilibre, le rappeur-entrepreneur est de retour avec un album anglophone de sept chansons, abordant des questions entourant l’identité. Mais pas question d’exclusivité linguistique.
« Je suis fier de voir que le français et l’anglais commencent à travailler ensemble. Parce que c'est comme si l’on était en guerre. Quand on parle français dans un milieu anglophone, on ne se sent pas bien accueilli. Quand on parle anglais dans un milieu francophone, il y a des gens que ça gêne. »
Le français et l’anglais ne sont pas vraiment mes langues. Je suis un Africain, je parle en swahili, je parle en lingala, explique Ezoman, qui cherche à éviter le cloisonnement culturel.
Je ne sais pas la direction que je vais prendre pour mon prochain album encore, j’aime bien le français, j'aime bien l’anglais, mais me dire que je vais faire des chansons exclusivement anglophones ou francophones, non non. Je vais explorer plusieurs langues dans mes projets.
J’ai compris dans la vie qu’on n’est pas tous bons, et on n’est pas tous mauvais. On peut être bon et mauvais, et c’est correct, c’est normal, c’est ce qui fait la beauté de la vie, explique l’artiste.