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Les dangers du surentraînement : quand le sport devient une drogue
Radio-Canada
Après les excès des Fêtes débute pour plusieurs la chasse aux kilos en trop... avec plus ou moins de motivation. Mais si certains ont des difficultés à se remettre à faire de l'exercice, d'autres ont du mal à en décrocher.
L’ultramarathonien Elliot Cardin a frappé un mur il y a quelques mois. Depuis cinq ans, il s'entraîne fort, très fort même, jusqu'à 20 heures par semaine. Il a déjà participé à des courses de 100 kilomètres.
Par définition, l’ultramarathon est une course à pied plus longue qu'un marathon (42,1 km). À terme, le jeune athlète de 28 ans a pour objectif de terminer une épreuve de 160 kilomètres.
Pour que son organisme soit en mesure d'encaisser ces distances, il lui arrive de courir 200 kilomètres par semaine dans les temps forts de sa préparation.
« Il faut que tu sortes le matin, il faut que tu sortes le soir. Il n'y a pas de secret. Il faut faire ce qu'on appelle des "double runs". »
Malgré ses performances hors du commun, Elliot Cardin n'est pas professionnel. Il doit donc jongler avec un emploi de vendeur et des études en naturopathie. Ce qui n’est pas toujours facile, d’autant qu'avec les années, dit-il, il faut travailler beaucoup plus fort pour améliorer ses performances.
Afin de gérer la fatigue, il affirme qu'il faut être intelligent dans la manière d’organiser ses entraînements. L'équilibre est mince entre surentraînement ou ne pas assez s'entraîner, conclut-il.
Le printemps dernier, cet équilibre a été rompu en pleine préparation pour une course très importante à ses yeux, la Western States, qui se déroule aux États-Unis.
« J'ai été frappé par un coup de fatigue. Depuis ce temps-là, le corps a de la misère à s'en remettre. J'ai eu une baisse de testostérone, ce qui est un reflet de surentraînement. Souvent, ça affecte le système endocrinien, c'est un signe que le corps n'est plus capable d'absorber l'entraînement. »