Les délais pour une évaluation à la DPJ ont doublé en Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
Les délais d’attente pour une évaluation à la protection de la jeunesse ont plus que doublé au cours de la dernière année, en Abitibi-Témiscamingue.
Ces délais s’élèvent à 22 jours, alors qu’ils étaient de moins de 10 jours l’an dernier. La cible fixée par le ministère de la Santé et des Services sociaux est de 12 jours. Il s’agit du délai entre la date de rétention du signalement et le premier contact à l’évaluation.
La pénurie de main-d'œuvre serait directement responsable de cette situation, selon le directeur régional de la protection de la jeunesse, Donald Vallières. Il manque présentement 11 évaluateurs, soit le tiers des effectifs. Ces postes ne peuvent être pourvus que par des travailleurs sociaux, des psychoéducateurs ou les criminologues. Ces travailleurs doivent tous être membres de leur ordre professionnel respectif.
Pour vous donner une petite idée, avec 10 évaluateurs, on parle d’à peu près 400 à 500 évaluations annuelles de plus. Donc, si on faisait juste rajouter la moitié de nos évaluateurs, soit 5 ou 6, notre liste d’attente serait à zéro et notre délai serait facilement atteint, a-t-il fait valoir aux administrateurs du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, jeudi dernier.
Les effets de la pandémie se font aussi ressentir. La plus grande détresse psychologique dans les familles depuis deux ans mobilise davantage de ressources sur le terrain. Ce ne sont pas des situations qu’on doit prendre à la légère, a insisté M. Vallières.
Confrontée à un exode de ses ressources depuis quelques années, la protection de la jeunesse doit aussi composer avec une équipe plus jeune, plus encline à fonder des familles.
Les deux tiers des effectifs ont aussi moins de 5 ans d’expérience. Ces employés sont donc toujours en apprentissage, ce qui ne leur permet pas de traiter autant de dossiers que leurs collègues plus expérimentés. Seulement six évaluateurs ont plus de 10 ans d’expérience.
La rétention du personnel demeure donc un enjeu majeur. L’organisation mise sur la reconnaissance du personnel, le développement des compétences et le sentiment d’appartenance pour y parvenir.
Malgré tout, l’Abitibi-Témiscamingue est l’une des deux régions du Québec, avec Laval, où les listes d’attente en protection de la jeunesse sont sous contrôle, selon Donald Vallières.