Les défis de l’éducation postsecondaire en français dans l’Ouest canadien
Radio-Canada
L’éducation postsecondaire en français dans l’Ouest canadien fait face à une série de défis selon des francophones en milieu minoritaire. Quels sont ces obstacles?
Le sous-financement des collèges et des universités en milieu minoritaire joue pour beaucoup, selon la professeure en droit à l’Université d’Ottawa et originaire d’Edmonton, Caroline Magnan.
À plusieurs égards, nos institutions sont victimes de leurs propres excellences. C’est-à-dire que la demande est là, mais nous n'avons pas la capacité en raison d’un manque de ressources pour y répondre adéquatement, a-t-elle expliqué samedi lors d’une conférence de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA).
Une étudiante au Campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta et conseillère de l’Association des universitaires de la Faculté Saint-Jean (AUFSJ), Maya Risbud-Vincent, estime que le sous-financement entraîne son lot de complications : On a dû combiner certains cours cette année. On a pas beaucoup de conseillers académiques. Quand je veux avoir un rendez-vous avec un conseiller académique, ça peut prendre deux à trois semaines avant d’en rencontrer un.
De l’avis de Marc Arnal, ancien président de l’Association canadienne-française de l’Alberta et ancien doyen du Campus Saint-Jean, si le sous-financement a un impact sur l’éducation postsecondaire francophone, il n’explique toutefois pas tout.
Tant qu’on n’aura pas la mainmise sur la destinée de nos institutions [...] on va avoir des problèmes. Parce que la première chose à être coupée c’est souvent les programmes de français. Ils sont perçus par certains administrateurs [...] comme des programmes qui devraient avoir pavillon ailleurs , dit-il.
« Le postsecondaire c’est une question de finance, mais c’est surtout une question de structuration à mon avis. »
Pour la Québéco-Fransaskoise, Janie Moyen, le manque d’accès à une éducation postsecondaire française l’a poussé à quitter Saskatoon pour étudier à l’Université d’Ottawa.
Le fait d’être fransaskoise en Saskatchewan c’est tellement difficile même au secondaire [...] tu as tellement souffert de pas avoir d’options, de pas avoir d’aide, de pas avoir d’épanouissement que rester francophone en Saskatchewan au postsecondaire ce n’était pas une option pour moi.