Les défilés de la Saint-Jean-Baptiste, vitrines de l’évolution de l’identité québécoise
Radio-Canada
Le traditionnel défilé de la Saint-Jean-Baptiste s’est transformé au gré des bouleversements sociaux qu’a connus le Québec au fil de son histoire. Grâce à nos archives, découvrez quelques changements notables et quelques parades mémorables de la fête nationale.
Avant même l’arrivée du christianisme, dès l’époque païenne, des feux de joie étaient organisés aux alentours du 24 juin pour célébrer le solstice d’été.
En 1834, un sympathisant des patriotes, Ludger Duvernay, décide de fonder une association pour souligner la fête des Canadiens français. L’ancêtre de la Société Saint-Jean-Baptiste se nomme Aide-toi, le Ciel t’aidera. Chaque année, cette organisation prépare un banquet et un grand feu de joie.
Au départ, la fête est un phénomène plus montréalais, mais vers 1880, les festivités deviennent plus nationales et les célébrations s’étendent à la grandeur de la province.
Chars allégoriques, groupes de cadets, fanfares, officiels, notables et représentants de l’Église catholique ont été l’apanage des défilés jusqu’aux années 1960.
Figure emblématique de la parade, le petit saint Jean-Baptiste blond, accompagné sur son char d’un mouton aussi frisé que lui, a longtemps fait la fierté de sa famille.
Le 21 juin 1956, l’animatrice Michelle Tisseyre rencontre l’enfant choisi cette année-là pour incarner saint Jean-Baptiste.
En compagnie de M. Lafrance, l’organisateur de la parade pour l’année 1956, le jeune Jean-Marc Linteau ne cache pas sa joie d’être l’élu pour incarner le rôle du patron des Canadiens français.
Cependant, le petit saint Jean-Baptiste fera l’objet de plus en plus de critiques au tournant des années 1960. Plusieurs voient l’enfant et son mouton comme un symbole de docilité, de passivité et de moutonnerie des Canadiens français. Il sera remplacé tout d’abord par une statue de saint Jean-Baptiste adulte en 1963, puis il disparaîtra totalement du défilé quelques années plus tard.