Les débardeurs veulent que les négociations débloquent après un an de loi spéciale
Radio-Canada
Les poings liés depuis l'imposition d'une loi spéciale forçant leur retour au travail, il y a un an, les débardeurs du port de Montréal en ont assez : ils veulent que leur employeur s'engage entièrement dans les négociations sur leur prochaine convention collective.
Le Syndicat des débardeurs a tenu une conférence de presse dimanche pour dénoncer ce qu'il qualifie de mauvaise foi de la part de l'Association des employeurs maritimes à la table des négociations.
Selon le syndicat, l'employeur tente de faire traîner le processus, puisque rien ne le force à trouver une entente rapidement depuis que le gouvernement fédéral a fait adopter une loi spéciale, le 30 avril 2021, pour forcer la reprise des activités au port de Montréal.
« L'employeur, petit train va loin; ses activités fonctionnent jour, soir, nuit, fin de semaine, et il peut nous tenir comme ça jusqu'en 2023 ou 2024 s'il le veut. Nous, on est rendus à dire que ça a assez duré. »
Avant l'imposition de la loi spéciale, les 1125 débardeurs du port de Montréal avaient débrayé une première fois à l'été 2020, puis une seconde fois en avril 2021.
La ministre fédérale du Travail à ce moment-là, Filomena Tassi, avait fait adopter une loi spéciale forçant le retour au travail. La loi prévoyait aussi la nomination d'un médiateur-arbitre pour régler les questions encore en litige.
Un an plus tard, le syndicat sent que c'est l'employeur qui est toujours en position de force en raison de cette loi. Il reproche notamment à l'Association des employeurs maritimes de ne pas se rendre suffisamment disponible pour des séances de négociations.
Les deux parties estiment qu'il reste environ 10 jours de négociations nécessaires pour compléter le processus requis par la loi spéciale. D'ici le 15 juillet, le syndicat a offert 67 jours de disponibilités au médiateur-arbitre. Or, selon le syndicat, l'employeur n'a fourni que cinq dates en retour.
Contactée par La Presse canadienne pour valider cette information, l'Association des employeurs maritimes a déclaré qu'elle ne ferait aucun commentaire.