Les couches sociales défavorisées ont été plus durement touchées par la COVID-19
Radio-Canada
Si les témoignages illustrant l’impact de la pandémie sur les communautés à faibles revenus, les immigrants et les travailleurs essentiels se sont multipliés au fil des mois, voici qu’une récente étude confirme ce constat à l’échelle nationale.
Une équipe scientifique pancanadienne financée par les Instituts de recherche en santé du Canada conclut que la COVID-19 a eu un impact disproportionné sur certaines communautés pendant la majeure partie de la pandémie.
L’étude publiée lundi dans le Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC) a analysé les inégalités dans la transmission du SRAS-CoV-2 en se penchant sur divers déterminants sociaux pour la première année de la pandémie.
Les chercheurs ont constaté que les cas de COVID-19 étaient concentrés de façon disproportionnée dans les régions où les revenus et les niveaux d'éducation sont faibles, et où la proportion de minorités visibles, d'immigrants récents, de logements à forte densité et de travailleurs essentiels se trouve plus élevée.
Nous nous attendions en quelque sorte à voir ce schéma, d'après ce que nous avons vu sur le terrain et d'après les rapports des unités de santé publique locales, a présenté l'auteur principal de l'étude, Mathieu Maheu-Giroux, professeur adjoint au département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l'Université McGill à Montréal.
Les conclusions corroborent le sentiment de discrimination qu’ont ressenti de nombreuses familles ayant perdu l’un des leurs à cause de la pandémie, à l'instar de Radhika Gandhi dont le père est décédé en 2021 des suites de la COVID-19.
Ce dernier, immigrant venu d’Inde, est décédé à l'hôpital à l'âge de 58 ans après avoir passé 26 ans de sa vie à travailler à l'usine où il a contracté le virus, raconte sa fille.
Alors qu'une grande partie du pays s'est rapidement tournée vers le télétravail, notamment pendant les périodes de forte propagation virale, les travailleurs essentiels ont continué à se rendre à sur place, augmentant ainsi leur risque d'attraper le virus.
Rétrospectivement, Mme Gandhi associe le décès de son père au fait qu’il était considéré comme un travailleur essentiel, ce qui l’exposait à un risque plus élevé de contracter le virus, comme d'autres Canadiens issus de quartiers majoritairement racisés et à faible revenu.