Les conservateurs proposent l’étiquetage unilingue pour pallier la pénurie de médicaments
Radio-Canada
Afin de pallier à la pénurie de médicaments pédiatriques comme des Tylenol, des Advil ou des Motrin, les conservateurs proposent que Santé Canada fasse une exception à l'obligation de bilinguisme dans l'étiquetage, ce à quoi le gouvernement Trudeau se dit ouvert.
Le porte-parole conservateur en matière de santé, Michael Barrett, a déclaré mercredi en arrivant à la réunion hebdomadaire du caucus de son parti qu'il demandera au gouvernement de prendre une mesure qu'il a prise au début de la pandémie qui a permis aux inhalateurs étiquetés en langue étrangère d'entrer au Canada.
Il a donné l'exemple d'une boîte qui est en espagnol qui ne pourrait normalement pas se retrouver sur les tablettes au pays, mais qu'il serait désormais possible d'importer accompagnée d'instructions pour les professionnels de la santé et un étiquetage temporaire ou la possibilité pour les pharmaciens de transférer d'une bouteille à une autre, puis l'étiqueter en pharmacie.
Questionné à son arrivée pour la période des questions, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a expliqué qu'aucune porte n'est fermée, expliquant que le pays a besoin de plus d'acétaminophènes dans les prochains mois en raison de la propagation attendue de virus respiratoires.
L'enjeu de faire venir des médicaments de l'étranger qui ne sont pas correctement étiquetés dans les deux langues officielles doit être traité correctement pour protéger la santé et la sécurité des gens qui auraient besoin d'utiliser ces médicaments, a-t-il dit.
Appelé à commenter la proposition conservatrice, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a souri d'emblée en expliquant que le piège est séduisant de renoncer à l'étiquetage bilingue dans ce cas, puis a expliqué craindre le risque que le français écope parce que c'est toujours ça à la fin de la journée.
Dans le fond, on va aller voir les fabricants de pilules en Chine puis on va leur dire: "mettez toutes vos étiquettes en anglais", a-t-il lancé lors d'une mêlée de presse à Ottawa. Selon lui, c'est d'ailleurs une spécialité conservatrice que d'inventer un débat dont la finalité n'est pas exactement l'intention énoncée.
Les citoyens, tant les francophones que les anglophones, doivent comprendre ce qui est écrit sur les bouteilles de pilules pour respecter la posologie, déjà que dans son cas même quand c'est écrit en français [...] faut que je la relise quatre fois, alors imaginez si c'est en espagnol ou dans n'importe quelle autre langue.
Le chef bloquiste a cependant reconnu qu'aucun parent ne veut attendre indûment pour un médicament et s'est dit ouvert à accélérer les processus s'il est possible d'avoir des prescriptions dans la bonne langue.