
Les Communes adoptent le projet de loi interdisant les thérapies de conversion
Radio-Canada
La Chambre des communes a adopté à l'unanimité la loi interdisant les thérapies de conversion au Canada. Les conservateurs, qui avaient déjà fait obstruction à un projet de loi similaire, ont cette fois présenté une motion, appuyée à l'unanimité, qui proposait d'accélérer le processus d'adoption.
Le député conservateur Rob Moore s'est levé en Chambre pour proposer l'adoption du projet de loi en deuxième et en troisième lecture, sans débat. La motion de M. Moore a été adoptée sans opposition, ce qui a suscité des applaudissements tant du côté des banquettes du gouvernement que celles de l'opposition. Il s'agissait d'un rare geste exempt de politique partisane aux Communes.
Nous nous rapprochons d’un avenir rêvé, a déclaré, visiblement ému, Randy Boissonnault, ministre du Tourisme qui avait conseillé le premier ministre Justin Trudeau sur les questions LGBTQ2. On a démontré qu’un Parlement minoritaire peut fonctionner pour protéger les droits de la personne pour tous les Canadiens et Canadiennes.
« J’estime que nous avons tourné la page. On ne peut pas laisser de côté la communauté LGBTQ. »
C’est arrivé de mon vivant et c’est extraordinaire. Quand on sait ce que signifie être rejeté, être couvert d’une chape de honte, c’est vraiment incroyable […] je suis ravi, a lancé de son côté le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Reagan.
Le député libéral de l’Ontario, Rob Oliphant, a tenu à s’exprimer en français, en disant que le changement dans les mentalités a peut-être commencé au Québec.
J’ose espérer que le Sénat va faire preuve de la même délicatesse à l’endroit des survivants pour qu’ils n’aient pas à témoigner de nouveau sur ce qu’ils ont enduré, a déclaré David Lametti, ministre fédéral de la Justice et procureur général du Canada.
Du côté conservateur, le député Gérard Deltell rappelle que ce n’est pas tombé du ciel. Il rend le gouvernement libéral de Justin Trudeau responsable du temps écoulé avant l'adoption de ce texte.
« Et souvenons-nous qu’à la dernière tentative juste avant les élections, il avait tardé des semaines et des semaines, voire des mois avant d’appeler le projet de loi pour qu’il soit débattu. »