Les combats font rage au Soudan, une centaine de civils tués
Radio-Canada
Une centaine de civils ont été tués au Soudan, où tirs et des explosions ont gagné en intensité lundi à Khartoum, au troisième jour de combats entre l'armée et une puissante force paramilitaire, dirigées par deux généraux rivaux qui se disputent le pouvoir.
Depuis samedi, la capitale, d'où s'élèvent des colonnes d'épaisse fumée noire, baigne dans une odeur de poudre. Ses habitants sont barricadés chez eux sans eau courante ni électricité pour la plupart, tremblant à chaque nouvelle frappe aérienne ou tir d'artillerie.
97 civils ont été tués, pour moitié environ à Khartoum, selon le syndicat officiel des médecins, et des dizaines de combattants sont morts. Les deux camps n'ont jamais communiqué sur leurs pertes.
À Khartoum, où ne circulent que des hommes en treillis et des véhicules militaires, les rares épiceries ouvertes ont prévenu qu'elles ne tiendraient que quelques jours si aucun camion n'arrive. Les hôpitaux qui accueillent les blessés n'ont plus ni sang ni équipements.
Après la Ligue arabe et l'Union africaine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont appelé lundi à la cessation immédiate des violences.
Le conflit était latent depuis des semaines entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR), qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d'octobre 2021.
Depuis samedi, les combats à l'arme lourde n'ont pas cessé et l'armée de l'air vise régulièrement, même en plein Khartoum, les QG des FSR, d'ex-miliciens de la guerre dans la région du Darfour devenus les supplétifs officiels de l'armée.
L'armée a assuré dimanche soir que la situation était extrêmement stable, tandis que les FSR se disaient sur la voie de l'emporter définitivement.
Dans les faits, il était impossible lundi de savoir quelle force contrôle quoi. Les FSR ont annoncé avoir pris l'aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l'armée a nié.