Les citoyens opposés au stationnement à étages du CIUSSS ont gain de cause
Radio-Canada
La Commission municipale du Québec (CMQ) refuse de modifier le règlement de zonage de la Ville de Saguenay sur la rue Jacques-Cartier afin que puisse être aménagé un stationnement à étages près de l’hôpital de Chicoutimi.
La décision rendue lundi par la juge administrative Sandra Bilodeau vient donc mettre des bâtons dans les roues du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui pilote le projet en marge de l’agrandissement du bloc opératoire du centre hospitalier.
La CMQ a analysé le dossier à la suite d’une demande d’avis de conformité déposée par des résidents du secteur, qui craignaient que le stationnement entache le paysage qui présente une vue imprenable sur le Saguenay.
Les demandeurs, Pierre-Bernard Bergeron, Céline Bélanger, Marc Tremblay, Clément Desbiens, David Ellis, Hélène Gagnon, Marc Desautels et Roger Tremblay ont évoqué le fait que le périmètre visé par le changement de zonage proposé était, jusqu’au 30 mai 2022, zoné parc et qu’il s’agissait du seul espace du genre dans ce quartier de l’arrondissement de Chicoutimi.
Saguenay le dézone, disent-ils, pour qu’il y soit érigé un stationnement à étages en béton, qui sera rivé à cet endroit pour les décennies futures. Selon eux, cela dégrade manifestement le magnifique corridor visuel et altère gravement le site panoramique exceptionnel que cette portion de terrain offre sur les joyaux naturels que sont, en arrière-plan, la rivière Saguenay et les monts Valin. Cette prétention des demandeurs est partagée, précisent-ils, par plus de 1500 signataires d’une pétition citoyenne, écrit Sandra Bilodeau dans son jugement de 24 pages.
Un groupe de citoyens s’était d’ailleurs présenté à une séance du conseil d’arrondissement de Chicoutimi pour s’opposer à la modification du règlement de zonage.
La juge conclut que le règlement proposé par la Ville contredit, met en péril et rend caducs le plan et le schéma d’urbanisme.
Pour le citoyen Pierre-Bernard Bergeron, il s’agit d’une victoire.
Nous étions d’avis que la Ville ne considérait qu’un aspect de son plan d’urbanisme et de son schéma d’aménagement. Au fond, la Ville a mis en place un certain nombre de documents réglementaires […] qui définissent ses orientations en matière d’activités. Par exemple, pour le secteur de la Cité du savoir et de la santé, une des orientations, c’était de développer les activités reliées à la santé, mais il y en a d’autres également, comme l’éducation et l’orientation de protéger et d’aménager des vues et de grandes perspectives sur le Saguenay et un parc de prestige dans ce secteur-là de la ville, a-t-il mis en contexte.