Les Chiliens aux urnes pour élire leur président deux ans après le soulèvement social
Radio-Canada
Le Chili a ouvert dimanche ses bureaux de vote pour l'élection d'un nouveau président, deux ans après un soulèvement social sans précédent contre les inégalités sociales et en plein processus de rédaction d'une nouvelle Constitution.
Dans un pays en plein doute, 15 millions d'électeurs sont appelés, depuis 8 h et jusqu'à 18 h locales, à désigner parmi sept candidats le successeur du président conservateur Sebastian Piñera, 71 ans qui, après deux mandats, ne peut pas se représenter et quitte le pouvoir sur une cote de popularité au plus bas (12 %). Les résultats sont attendus dans la soirée.
Je vais exercer mon droit de vote dans un pays démocratique, a déclaré à l'AFP José Casanova, un militant chaviste de 74 ans, avant de déposer son bulletin dans une école du gigantesque quartier de Petare.
Chaque élection est pour le bien du pays, qui est un pays béni, avec tous ses problèmes, mais nous méritons d'être respectés, a-t-il déclaré.
Parmi les deux favoris des derniers sondages, crédités d'environ un quart des intentions de vote, on trouve deux candidats situés aux extrêmes du paysage politique et en dehors des coalitions de droite et de centre gauche qui ont gouverné le pays depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
D'un côté, Gabriel Boric, 35 ans, ancien leader étudiant et candidat de la coalition de gauche Apruebo dignidad, qui comprend notamment les communistes; de l'autre, José Antonio Kast, avocat de 55 ans et chef du mouvement d'extrême droite Parti républicain, qui surfe sur l'impopularité du gouvernement sortant.
Ceux qui n'ont jamais été favoris apparaissent désormais comme des favoris, constate pour l'AFP Raul Elgueta, politologue à l'Université de Santiago. Ce sont les dernières élections de l'ancien cycle et elles pourraient avoir une issue différente de ce que nous avons eu jusqu'à présent, ajoute l'universitaire.
Juste derrière les deux favoris se détachent deux anciens ministres, la démocrate-chrétienne (centre gauche) Yasna Provoste, 51 ans, et le libéral de droite, Sebastian Sichel, 44 ans.
Mais la faible fiabilité des sondages — démontrée lors de récents scrutins —, leur interdiction deux semaines avant l'élection, conjuguée à une forte proportion d'indécis et une augmentation des cas de COVID-19, rendent difficile toute prédiction sur les qualifiés pour le second tour du 19 décembre.