Les chauves-souris perturbées par les halos lumineux des villes, selon une étude
Radio-Canada
Les chauves-souris sont perturbées par les halos lumineux provenant des villes, qui dérèglent leur activité de chasse, contribuant probablement au déclin de certaines populations de chiroptères, montre une étude.
Les scientifiques ont montré l'incidence de la pollution lumineuse sur la biodiversité en général, mais l'effet des halos de faible intensité qui entourent les zones urbaines est moins connu.
Grâce aux données récoltées pendant sept ans par le programme de sciences participatives Vigie-Chiro, en France, des chercheurs ont estimé les répercussions de cette pollution diffuse sur les sérotines communes.
Cette espèce pourtant plutôt tolérante à la lumière est moins abondante dans des paysages pollués par la lumière artificielle, a résumé mercredi dans un communiqué le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).
En outre, son activité nocturne est plus tardive. Dans une ville de taille moyenne, cette activité est décalée en moyenne de 6 minutes par nuit claire et de 10 minutes en cas de couverture nuageuse qui amplifie le halo en réfléchissant la lumière venant du sol, selon l'étude publiée dans la revue Environmental Pollution.
Quelques minutes peuvent sembler négligeables, mais certaines chauves-souris comme la sérotine n'ont pas une activité constante au cours de la nuit; elles chassent lors d'un très fort pic juste après le coucher du soleil, a dit à l'Agence France-Presse l'auteure principale Léa Mariton, du MNHN.
Ce pic doit correspondre à la présence des insectes qu'elles chassent. Sinon, même un petit décalage peut se répercuter de manière draconienne, a ajouté la chercheuse.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer le décalage du début d'activité des sérotines : une sortie du gîte plus tard, la tombée de la nuit étant moins identifiable, ou un parcours plus long pour arriver sur le site de chasse.
Une route avec des lampadaires tout le long peut être une barrière infranchissable pour une chauve-souris, qui doit trouver un autre chemin, souligne Mme Mariton.