Les camionneurs risquent-ils d’approfondir la crise au sein du Parti conservateur?
Radio-Canada
Le convoi de manifestants opposés aux restrictions liées à la COVID-19 qui s'est installé au centre-ville d'Ottawa fait figure de test pour le Parti conservateur du Canada tandis qu'il se prépare à une course à la direction.
J'ai passé la semaine à subir le Siège d'Ottawa, a écrit vendredi sur Twitter le député conservateur québécois Pierre Paul-Hus.
Si la motivation des camionneurs pouvait être comprenable [sic], la situation actuelle est tout autre. Je demande que l'on dégage les rues et que l'on cesse cette occupation contrôlée par des radicaux et des groupes anarchistes, a-t-il ajouté.
Le député conservateur de l'Ontario Dean Allison a répondu que, s'il respecte son collègue, il est tout de même fortement en désaccord avec lui sur cette question.
Ginny Roth, vice-présidente de la société de relations publiques Crestview Strategy et militante conservatrice, considère la manifestation à Ottawa comme l'expression d'un sentiment populiste avec lequel les conservateurs doivent composer tandis qu'ils cherchent une nouvelle direction après l'éviction brutale d'Erin O'Toole en tant que chef.
Ce sera un gros sujet de débat, a-t-elle déclaré vendredi.
Je ne pense pas que la question soit de savoir si nous devrions être plus à droite ou à gauche. C'est comment essayons-nous d'écouter les gens qui ont absolument l'impression que leur vie a été bouleversée ces dernières années et qui ne savent pas quel est leur rôle dans la société, a soutenu Mme Roth.
M. O'Toole n'a pas mentionné le convoi de camions lorsqu'il a publié une déclaration, tard lundi soir, après l'annonce de la nouvelle selon laquelle il faisait face à un vote de confiance imminent. Mais il a affirmé que le parti était à la croisée des chemins et qu'une voie à suivre serait mécontente, négative et extrême, au lieu de celle qu'il a décrite comme un message gagnant [...] d'inclusion, d'optimisme et d'espoir.
Candice Bergen, la nouvelle cheffe par intérim du parti, doit maintenant relever le défi de se positionner face aux manifestants qui refusent de quitter la colline du Parlement, klaxonnent et bloquent la circulation dans le secteur du centre-ville depuis une semaine.