Les camionneurs formaient un groupe « organique », décrit un organisateur du convoi
Radio-Canada
La Commission sur l'état d'urgence a vu défiler mardi les premiers organisateurs du « convoi de la liberté » qu'elle doit entendre, notamment Chris Barber, un Saskatchewanais de 47 ans qui a joué un rôle déterminant dans la planification du rassemblement, et Steeve « L'Artiss » Charland, porte-parole des Farfadaas. Ils ont tous les deux décrit un mouvement organique, difficile à gérer dans sa globalité.
Premier à témoigner, Chris Barber a indiqué que les manifestants qui ont occupé le centre-ville d'Ottawa l'hiver dernier pour protester contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement Trudeau étaient tout aussi désorganisés que les policiers chargés de les encadrer.
Le mouvement était organique et inclusif, et pour cette raison, il était particulièrement laborieux de coordonner les actions des différents participants, a soutenu M. Barber en matinée.
Selon lui, il a été impossible de stationner les camions là où les policiers lui avaient demandé de s'installer lors de l'arrivée de son convoi à Ottawa; les places étaient déjà occupées par... d'autres camionneurs arrivés la veille pour les accueillir.
« Je ne sais pas comment les choses se sont si mal passées quand nous sommes arrivés. La police d'Ottawa a fait de son mieux, mais 90 % des camions étaient bloqués sur la promenade Sir-John-A.-Macdonald. Personne ne savait où aller. Personne n'avait d'indications. »
Une fois sur place, les organisateurs du mouvement se sont engagés dans une lutte pour le pouvoir, a raconté M. Barber. D'un côté : ceux qui, comme lui, s'étaient déplacés pour réclamer la fin des mesures sanitaires en lien avec la COVID-19. De l'autre : ceux qui réclamaient la chute du gouvernement Trudeau.
La barrière de la langue rendait en outre les communications difficiles avec les Farfadaas québécois de Steeve « L'Artiss » Charland, a poursuivi le témoin.
Contre-interrogé par l'un des avocats des organisateurs du convoi, Me Brendan M. Miller, M. Barber a précisé que son convoi ne s'était jamais coordonné avec les manifestants qui ont perturbé, l'hiver dernier, les passages frontaliers à Windsor (Ontario), à Coutts (Alberta), à Emerson (Manitoba) et à Surrey (Colombie-Britannique).
Or, l'ex-chef de police d'Ottawa Peter Sloly a soutenu dans son témoignage que c'est en partie parce que ces différents groupes se parlaient et voulaient diviser les forces policières qu'il considérait l'occupation du centre-ville d'Ottawa comme une menace à la sécurité nationale.