Les bulletins à deux vitesses peu utilisés au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Radio-Canada
Le recours aux bulletins à deux vitesses ne touche en général qu’un faible pourcentage d’élèves au primaire et au secondaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il connaît même une légère diminution dans certains cas, depuis les dernières années.
Cette mesure, appelée régime de modification des attentes , permet d’abaisser les exigences dans certaines matières afin d’éviter à un élève en difficultés d’apprentissage de doubler une année scolaire. Ses évaluations sont plutôt adaptées à sa progression.
Cette méthode d'évaluation suscite des inquiétudes chez des parents dans la province, alors que le recours à cette mesure varie grandement d’un centre de services scolaire à l’autre, comme en témoignait un article de La Presse publié plus tôt en novembre.
Au Centre de services scolaire De La Jonquière, se tourner vers cette alternative est maintenant une mesure de dernier recours.
On se rendait compte qu’on, peut-être, qu’on fermait des portes à certains de nos élèves en prenant des décisions trop hâtives, a expliqué Yan Bilodeau, directeur adjoint des services éducatifs au CSC De La Jonquière
Cette façon de faire a été mise en place au début des années 2000.
À un moment donné, on s’est dit, c’est pas la solution, le redoublement. Donc, ce qu’ils ont décidé, c’est que lorsqu’un élève avait deux ans de retard dans une discipline, bien on pouvait être appelé à modifier le bulletin pour qu’on se concentre sur sa progression, plutôt que, bien, le fait qu’il est toujours en échec d’une année à l’autre, a souligné de son côté Nicole Monney, professeure en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
Yan Bilodeau apporte aussi des bémols à cette méthode.
C’est de lui permettre de se concentrer sur les réels besoins qu’il y a de se développer comme citoyen, comme humain, parce que si on ajoute toute la charge sociale, les défis que ces jeunes-là peuvent rencontrer quotidiennement, et qu’en plus, nous, on le confronte à l’échec, bien c’est difficile pour lui d’avoir une efficacité personnelle, un sentiment de bien-être associé à l’école, a-t-il poursuivi.