Les artistes de la parole confrontés aux maux de l’insécurité linguistique
Radio-Canada
Les artistes francophones en situation minoritaire dans l’Ouest canadien doivent souvent se rendre dans l’est du pays pour se développer. C’est là que beaucoup sont confrontés à leur propre insécurité linguistique, surtout dans le monde des arts liés à la parole et mots.
La célèbre autrice Gabrielle Roy quitte le Manitoba en 1937 pour pouvoir vivre de son écriture en Europe puis au Québec. Si Gabrielle Roy n’est jamais revenue au Manitoba, la réalité des artistes francophones en situation minoritaire est aujourd’hui différente. Beaucoup d’entre eux s’en vont vers l’est puis reviennent, explique l’artiste Marie-Ève Fontaine.
Être au Manitoba est une expérience très riche. Mais pour continuer à se développer comme artiste, à apprendre de nouvelles techniques, il faut partir, déclarait-elle, dans le cadre d’une entrevue donnée à Radio-Canada en mai 2023.
Pour Sylvain Aumont, directeur général du Réseau des Grands Espaces, le principal enjeu qui pousse les artistes vers l'est est la découvrabilité pour les artistes francophones en situation minoritaire.
Ce n’est pas parce qu’un artiste sort un album au Manitoba, aussi talentueux soit-il, que les communautés en Alberta vont être au courant. Il y a un travail de découvrabilité à faire qui n’est pas le cas au Québec où il y a une espèce de star system qui existe déjà qui rejoint énormément de gens, explique-t-il.
Dans ce va-et-vient d’ouest en est à travers le Canada, plusieurs enjeux liés à la question de l’identité et de l’insécurité linguistique font surface.
C’est notamment le cas des artistes de théâtre et de lettres, Amber O’Reilly et Stéphanie Morin-Robert.
Stéphanie Morin-Robert est une artiste multidisciplinaire franco-ontarienne qui habite dorénavant à Winnipeg. Elle a grandi dans une famille francophone qui ne parlait plus le français à la maison. C’est une assimilation qui s’est faite de manière assez naturelle, explique Stéphanie Morin-Robert.
L’artiste retrouve le goût de parler le français au secondaire grâce aux activités parascolaires et artistiques.